La France devrait renouer avec son statut de premier producteur mondial de vin. Selon les estimations du gouvernement, confirmées par les professionnels, la production de vin français devrait atteindre 44,5 millions d’hectolitres. Ce chiffre devrait surpasser la production de l’Espagne et de l’Italie.
En 2023, la France prévoit une production de 44,5 millions d’hectolitres de vin, ce qui représente une diminution de 3 % par rapport à 2022, selon le rapport initial du millésime 2023 publié par les Services de la Statistique et de la Prospective (SSP). Toutefois, cette récolte devrait permettre à la France de regagner son statut de premier producteur mondial de vin, qu’elle avait perdu au profit de l’Italie depuis 2015. Selon les données les plus récentes, la récolte italienne est estimée à environ 43 millions d’hectolitres, avec une année marquée par des problèmes de mildiou.
Les coopératives espagnoles estiment, elles, que leur récolte de vin et de moût pourrait se situer entre 36 et 36,5 millions d’hectolitres. Selon les données recueillies jusqu’au premier août, le SSP anticipe une production française comprise entre 44 et 47 millions d’hectolitres. Ces estimations demeurent provisoires en raison de l’incertitude liée aux attaques de mildiou dans les vignobles de Bordeaux et du Sud-Ouest, tandis qu’une sécheresse persistante sévit en Languedoc et dans le Roussillon.
Perturbations climatiques
Cet été, la situation dans les vignobles français est contrastée, avec d’un côté ceux qui ont été épargnés par les perturbations climatiques et de l’autre, ceux qui en ont souffert. Des tempêtes de grêle localisées ont marqué le printemps et se poursuivent cet été dans des régions telles que l’Anjou, le Crozes-Hermitage, le Mâconnais et la Savoie.
Cependant, le principal facteur qui a pesé sur les récoltes est la pression du mildiou, qui a touché de nombreux vignobles, notamment en Corse, en Provence, dans la vallée de la Loire et dans la vallée du Rhône. Les dégâts sont particulièrement importants dans le quart Sud-Ouest, notamment à Bergerac, Bordeaux et en Gascogne, où il subsiste un débat sur la prise en charge des excès d’eau par les assurances climatiques, malgré le refus des assureurs. Certaines zones de l’Aude et de l’Hérault ont également été touchées par le mildiou, mais dans le Midi, le problème majeur est la sécheresse, qui empêche la croissance des vignes sur le littoral méditerranéen de l’Aude et des Pyrénées-Orientales.
Pour les vignobles qui ont été épargnés, la récolte s’annonce prometteuse dans des régions telles qu’Alsace, Bourgogne, Champagne, Cognac, Corse, Jura, Provence, Savoie, Val de Loire et Vaucluse, à condition qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises météorologiques avant la récolte.
Années difficiles
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En 2021, la France avait perdu sa traditionnelle deuxième place et était rétrogradée au troisième rang mondial des producteurs de vin, selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Cette dernière estimait alors la collecte dans l’Hexagone à 34,2 millions d’hectolitres, ce qui représente un plongeon de 27 % par rapport au niveau de 2020.
Cela s’était amélioré en 2022. Selon les estimations du Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l’Union européenne (Copa-Cogeca), les rendements des trois pays les plus gros producteurs de vin avaient légèrement augmenté par rapport à 2021. L’Italie, l’Espagne et la France avaient produit 130,2 millions d’hectolitres de vin en 2022, contre 128,7 millions en 2021, une année historiquement faible. Soit une petite hausse de 1%. La France reprendrait donc la deuxième place avec une estimation annuelle à 44 millions d’hectolitres, soit une hausse de 16% sur un an.
Défis futurs
La vendange de 2023 présente des défis stratégiques, car elle devrait atteindre, voire dépasser, la moyenne des récoltes de la période 2018-2022 au niveau national, selon le SSP. Cette situation contraste avec des perspectives de marché incertaines, alors que la distillation de crise est activée pour certains vins Aop et Igp, mais avec des aides insuffisantes par rapport aux demandes. De plus, des débats sont en cours sur la gestion stratégique du potentiel de production dans l’industrie vinicole, avec des réductions de rendement d’un côté et des propositions de réserves interprofessionnelles de l’autre.
Tout cela se déroule alors que l’on prévoit de nouvelles baisses de la consommation nationale (-25 % d’ici 2034 selon certaines projections) et que les marchés d’exportation connaissent actuellement des difficultés (-8 % en volume pour les vins et spiritueux français au premier semestre 2023). Ainsi, bien que la France devrait redevenir le premier producteur mondial de vin, elle doit aussi relever des défis majeurs pour rester en tête du marché vinicole.
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