Alors que l’on pourrait croire que l’inflation et les fluctuations de marché provoqués par la guerre en Ukraine ont fait fuir les particuliers des marchés financiers, il en est tout autrement.
Malgré un contexte incertain, dominé par l’inflation et le resserrement des politiques monétaires des banques centrales qui en découle, les particuliers vont continuer à investir en Bourse, y compris les plus jeunes. Selon le sondage OpinionWay pour Fortuneo, plus de 80% des investisseurs en Bourse estiment que les marchés restent un placement intéressant sur le moyen et long terme. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’inflation peut même s’avérer être un moteur d’investissement : 68% des actionnaires individuels déclarent que l’investissement en Bourse est un moyen de disposer d’un complément de revenus.
Directrice des relations avec les épargnants pour l’AMF (Autorité des marchés financiers), Claire Castanet, souligne que “les entreprises qui versent des dividendes ou celles dont les actions s’achètent et se revendent facilement, captent davantage les investissements des actionnaires individuels”.
Grégory Guermonprez, directeur de Fortuneo, est arrivé au même constat : au total, 44% des clients de la banque en ligne recherchent des placements qui rapportent des dividendes.
Qui investit ?
“Vous n’allez pas investir de la même façon selon que vous êtes étudiant, jeune salarié ou professionnel senior, car vos revenus et vos dépenses ne sont pas les mêmes” explique Philippe Guillot, directeur des marchés et des données à l’AMF. Les plus jeunes “vont investir plus fréquemment que leurs aînés dans des entreprises situées en dehors de l’Europe” confie Claire Castanet. A titre d’exemple, le marché américain et les entreprises de la tech sont très recherchées par ces nouveaux investisseurs.
Les jeunes sont également plus enclins à faire des investissements programmés, plus adaptés au plus petits budgets et qui permettent de “lisser dans le temps l’investissement en mettant régulièrement une certaine somme d’argent en bourse” souligne Claire Castanet.
Les plus âgés privilégient, eux, les “valeurs sûres” soit notamment les entreprises du Cac 40.
En matière de somme investie, Philippe Guillot affirme que le montant moyen d’une transaction s’élève à 2 600 euros pour un client typique d’une banque traditionnelle. Les adeptes des néo-brokers (une nouvelle génération de courtiers en bourse, accessibles uniquement via une application mobile), comme eToro ou Trade Republic, investissent plus faiblement, soit un montant moyen de 700 euros.
Au troisième trimestre 2022, l’AMF avait toutefois remarqué une diminution de 35% du nombre d’investisseurs ayant réalisé au moins une opération, d’achat ou de vente d’action, par rapport au trimestre précédent. “Cet attentisme peut s’interpréter de différentes manières” souhaite nuancer Philippe Guillot “Cela peut vouloir dire que les actionnaires individuels se montrent prudents face à l’inflation, comme cela peut tout aussi bien signifier que les investisseurs sont satisfaits de leurs positions actuelles et ne souhaitent pas en changer pour le moment”.
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Photo à la Une : © Sarinyapinngam/ Getty Images