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Nouveau pacte financier mondial : quel bilan retenir du sommet qui s’est tenu à Paris ?

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Les 22 et 23 juin, le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, pour réconcilier les États du Nord et du Sud, s’est tenu à Paris. Devant les dirigeants mondiaux, Emmanuel Macron avait évoqué, un « consensus complet » pour « réformer en profondeur » le système financier mondial, afin de le rendre « plus efficace, plus équitable et plus adapté au monde d’aujourd’hui ». Alors, que faut-il en retenir ?

 

Pendant deux jours, une quarantaine de dirigeants venus de pays riches, de grands émergents ainsi que des États les plus vulnérables se sont rassemblés au Palais Brongniart. Parmi les participants figuraient le Premier ministre chinois, Li Qiang, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, seul représentant du G7 excepté Emmanuel Macron. L’objectif du sommet, tel que préconisé par le président français, était de surmonter les divisions mises en lumière et amplifiées par l’invasion russe de l’Ukraine, en se concentrant sur les aspects diplomatiques et financiers qui nécessitent une attention urgente.

 

 

Actuellement, cinquante-trois pays sont confrontés à des niveaux élevés d’endettement ou se rapprochent de cette situation, et en 2021, l’indice de développement humain a régressé dans neuf pays sur dix.

 

En effet, selon l’ONG Oxfam, les pays à revenus faibles et moyens ont un besoin de 27 000 milliards de dollars d’ici à 2030 pour répondre aux dépenses liées aux enjeux climatiques et sociaux. Les 100 milliards de dollars par an qui avaient été promis depuis la COP15 de Copenhague en 2009, et qui ont finalement été rassemblés cette année pour la première fois, ne suffisent pas à être considérés comme une victoire.

 

Stratégie des petits pas

 

Malgré les intentions du président de la République de « réformer en profondeur » le système financier mondial, de petites mais significatives mesures ont été adoptées durant le sommet. Par exemple, la Banque mondiale a récemment annoncé son intention d’inclure une nouvelle clause dans ses accords avec les pays les plus vulnérables, permettant la suspension des paiements de la dette en cas de catastrophe naturelle. Une mesure notamment soutenue par Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade, dans les Caraïbes.

 

Le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a quant à lui exprimé son intention de transformer la culture de l’institution. Lors d’une conférence de presse, il a déclaré son souhait de « mesurer les impacts de ces financements sur les émissions de gaz à effet de serre » plutôt que de se focaliser uniquement sur les montants de financement. Concrètement, cela impliquerait d’adopter une approche globale dans l’évaluation des projets financés, en fixant des objectifs mesurables pour la lutte contre le changement climatique et le développement des pays concernés.

 

Pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, les nations du Sud attendent « non seulement une réforme de l’architecture financière internationale, mais aussi qu’elles se traduisent par des projets pratiques concernant notamment les infrastructures », a-t-il indiqué. « C’est à cette condition que nous, les Africains, serons convaincus que cela vaut la peine de se rendre à ce genre de sommet, d’aller jusqu’en Europe et d’écouter toutes ces promesses ».

 

Sénégal et Zambie au cœur des discussions

 

Lors du sommet, le Sénégal a établi un « partenariat pour une transition énergétique équitable » avec un groupe de pays du Nord, incluant la France, ainsi que des banques multilatérales de développement. Ce partenariat vise à atteindre son objectif de 40% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Ce type d’alliance avait déjà été initié en 2021 lors de la COP26 à Glasgow et a depuis permis à des pays tels que l’Afrique du Sud et l’Indonésie de progresser vers l’abandon du charbon, une source d’énergie fossile à fort impact sur les émissions de gaz à effet de serre.

 

Aussi, face à l’aggravation de l’endettement de plusieurs pays suite aux crises multiples, les créanciers de la Zambie, notamment la Chine, ont accepté de restructurer une dette de 6,3 milliards de dollars (environ 5,8 milliards d’euros). Cette décision intervient plus de deux ans après que le pays ait fait défaut sur ses paiements.

 

« Nous avons maintenant une méthode », s’est exprimée Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). « J’ai hâte de codifier le cas de la Zambie et de l’utiliser ensuite comme un modèle pour d’autres. »

 

 

Mécanisme de suivi

 

Pour conclure une dernière table ronde, Emmanuel Macron a annoncé la création d’un mécanisme de suivi des engagements et des discussions initiés à Paris. Il a invité les différents acteurs présents à signer, s’ils le souhaitent, la liste des engagements discutés au cours de ces deux jours. Le président français a aussi fixé un rendez-vous pour un rapport de suivi « tous les six mois ». De plus, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de retrouver les participants « dans deux ans », juste avant la COP25 prévue en Amazonie, afin d’évaluer les avancées découlant de ce consensus.

 

Ce modèle de sommet hybride a principalement été conçu comme une étape visant à rassembler les acteurs des négociations internationales dans un cadre plus flexible que les sommets de l’ONU ou les réunions du G20. Sébastien Treyer, directeur de l’Institut du développement durable et des relations internationales, a d’ailleurs souligné que les pays du Sud ont saisi cette opportunité pour faire des déclarations fortes et coordonner leurs actions en vue des prochains rendez-vous diplomatiques. Pour lui, « ce sommet n’a pas atteint tous les éléments de transformation du système espérés, mais il devrait permettre de continuer à transmettre le relais et maintenir la pression dans les mois à venir ».

 

Lire aussi >Sommet arabe : quel est le bilan de ce 32e sommet ?

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Les 22 et 23 juin, le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, pour réconcilier les États du Nord et du Sud, s’est tenu à Paris. Devant les dirigeants mondiaux, Emmanuel Macron avait évoqué, un « consensus complet » pour « réformer en profondeur » le système financier mondial, afin de le rendre « plus efficace, plus équitable et plus adapté au monde d’aujourd’hui ». Alors, que faut-il en retenir ?

 

Pendant deux jours, une quarantaine de dirigeants venus de pays riches, de grands émergents ainsi que des États les plus vulnérables se sont rassemblés au Palais Brongniart. Parmi les participants figuraient le Premier ministre chinois, Li Qiang, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, seul représentant du G7 excepté Emmanuel Macron. L’objectif du sommet, tel que préconisé par le président français, était de surmonter les divisions mises en lumière et amplifiées par l’invasion russe de l’Ukraine, en se concentrant sur les aspects diplomatiques et financiers qui nécessitent une attention urgente.

 

 

Actuellement, cinquante-trois pays sont confrontés à des niveaux élevés d’endettement ou se rapprochent de cette situation, et en 2021, l’indice de développement humain a régressé dans neuf pays sur dix.

 

En effet, selon l’ONG Oxfam, les pays à revenus faibles et moyens ont un besoin de 27 000 milliards de dollars d’ici à 2030 pour répondre aux dépenses liées aux enjeux climatiques et sociaux. Les 100 milliards de dollars par an qui avaient été promis depuis la COP15 de Copenhague en 2009, et qui ont finalement été rassemblés cette année pour la première fois, ne suffisent pas à être considérés comme une victoire.

 

Stratégie des petits pas

 

Malgré les intentions du président de la République de « réformer en profondeur » le système financier mondial, de petites mais significatives mesures ont été adoptées durant le sommet. Par exemple, la Banque mondiale a récemment annoncé son intention d’inclure une nouvelle clause dans ses accords avec les pays les plus vulnérables, permettant la suspension des paiements de la dette en cas de catastrophe naturelle. Une mesure notamment soutenue par Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade, dans les Caraïbes.

 

Le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a quant à lui exprimé son intention de transformer la culture de l’institution. Lors d’une conférence de presse, il a déclaré son souhait de « mesurer les impacts de ces financements sur les émissions de gaz à effet de serre » plutôt que de se focaliser uniquement sur les montants de financement. Concrètement, cela impliquerait d’adopter une approche globale dans l’évaluation des projets financés, en fixant des objectifs mesurables pour la lutte contre le changement climatique et le développement des pays concernés.

 

Pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, les nations du Sud attendent « non seulement une réforme de l’architecture financière internationale, mais aussi qu’elles se traduisent par des projets pratiques concernant notamment les infrastructures », a-t-il indiqué. « C’est à cette condition que nous, les Africains, serons convaincus que cela vaut la peine de se rendre à ce genre de sommet, d’aller jusqu’en Europe et d’écouter toutes ces promesses ».

 

Sénégal et Zambie au cœur des discussions

 

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Les 22 et 23 juin, le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, pour réconcilier les États du Nord et du Sud, s’est tenu à Paris. Devant les dirigeants mondiaux, Emmanuel Macron avait évoqué, un « consensus complet » pour « réformer en profondeur » le système financier mondial, afin de le rendre « plus efficace, plus équitable et plus adapté au monde d’aujourd’hui ». Alors, que faut-il en retenir ?

 

Pendant deux jours, une quarantaine de dirigeants venus de pays riches, de grands émergents ainsi que des États les plus vulnérables se sont rassemblés au Palais Brongniart. Parmi les participants figuraient le Premier ministre chinois, Li Qiang, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, seul représentant du G7 excepté Emmanuel Macron. L’objectif du sommet, tel que préconisé par le président français, était de surmonter les divisions mises en lumière et amplifiées par l’invasion russe de l’Ukraine, en se concentrant sur les aspects diplomatiques et financiers qui nécessitent une attention urgente.

 

 

Actuellement, cinquante-trois pays sont confrontés à des niveaux élevés d’endettement ou se rapprochent de cette situation, et en 2021, l’indice de développement humain a régressé dans neuf pays sur dix.

 

En effet, selon l’ONG Oxfam, les pays à revenus faibles et moyens ont un besoin de 27 000 milliards de dollars d’ici à 2030 pour répondre aux dépenses liées aux enjeux climatiques et sociaux. Les 100 milliards de dollars par an qui avaient été promis depuis la COP15 de Copenhague en 2009, et qui ont finalement été rassemblés cette année pour la première fois, ne suffisent pas à être considérés comme une victoire.

 

Stratégie des petits pas

 

Malgré les intentions du président de la République de « réformer en profondeur » le système financier mondial, de petites mais significatives mesures ont été adoptées durant le sommet. Par exemple, la Banque mondiale a récemment annoncé son intention d’inclure une nouvelle clause dans ses accords avec les pays les plus vulnérables, permettant la suspension des paiements de la dette en cas de catastrophe naturelle. Une mesure notamment soutenue par Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade, dans les Caraïbes.

 

Le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a quant à lui exprimé son intention de transformer la culture de l’institution. Lors d’une conférence de presse, il a déclaré son souhait de « mesurer les impacts de ces financements sur les émissions de gaz à effet de serre » plutôt que de se focaliser uniquement sur les montants de financement. Concrètement, cela impliquerait d’adopter une approche globale dans l’évaluation des projets financés, en fixant des objectifs mesurables pour la lutte contre le changement climatique et le développement des pays concernés.

 

Pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, les nations du Sud attendent « non seulement une réforme de l’architecture financière internationale, mais aussi qu’elles se traduisent par des projets pratiques concernant notamment les infrastructures », a-t-il indiqué. « C’est à cette condition que nous, les Africains, serons convaincus que cela vaut la peine de se rendre à ce genre de sommet, d’aller jusqu’en Europe et d’écouter toutes ces promesses ».

 

Sénégal et Zambie au cœur des discussions

 

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