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[Luxus Magazine] L’Arabie saoudite compte sur son soft power pour s’ouvrir à un avenir radieux

Dans un contexte de transformation rapide, l’Arabie saoudite se mobilise pour renforcer son influence internationale par le biais du soft power. Via une série d’initiatives culturelles, économiques et diplomatiques, le pays cherche à remodeler son image et à jouer un rôle plus prépondérant sur la scène mondiale.

 

Opération séduction pour l’Arabie saoudite. Pour le prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS), l’économie de l’après pétrole se jouera sur le tourisme axé sur le sport, notamment le football et le golf, et la culture, grâce à ses nombreux sites archéologiques nabatéens. Le tout à grand renfort d’investissements dans l’hôtellerie de luxe.

 

Dernièrement, le rachat du joueur vedette du Paris Saint-Germain, le brésilien Neymar, a confirmé la stratégie de soft power du royaume. De manière générale, ce dernier dépense des sommes colossales pour attirer des joueurs occidentaux dans la Saudi Pro Football League.

 

 

Et le régime saoudien est insatiable. En juin dernier, il a encore renforcé ses muscles dans une autre discipline sportive, en concluant un accord de fusion entre les associations de golf PGA Tour et LIV, dont ce dernier est soutenu par le Fonds d’investissement public du royaume (PIF).

 

Une façon pour le pays de changer son image de royaume rigoriste et d’essayer de battre sur ce terrain son rival, le Qatar. MBS n’a toujours pas digéré l’organisation de la coupe du monde de la FIFA organisé par son voisin. La question est maintenant de savoir ce qui va se passer. L’Arabie saoudite n’a pas officiellement posé sa candidature pour la Coupe du monde 2030, mais ce n’est qu’une question de temps. Le cricket suscite également de l’intérêt dans le pays, notamment en raison de la forte proportion de la population d’origine indienne, pakistanaise et bangladaise.

 

Le mois prochain, l’Arabie saoudite accueillera aussi Gamers8, qui se présente comme le plus grand festival de jeux et de sports électroniques au monde. Deux choses sont à retenir : l’argent gagne, et tout a un prix en affaires.

 

Pendant que les ambitions sportives de l’Arabie saoudite prennent de l’ampleur, des interrogations persistent sur les motifs sous-jacents. Pourtant, une réponse évidente se profile : il s’agit d’une opération de blanchiment sportif, où le sport est employé à la fois comme un levier de soft power et une façon d’améliorer la vie de la population, en particulier des jeunes (70 % ont moins de 35 ans), et diversifier l’économie. Les Saoudiens font valoir une croissance annuelle de 8 % dans leur industrie des événements sportifs, passés de 2,1 milliards de dollars en 2018 à une estimation de 3,3 milliards de dollars d’ici l’année prochaine. L’objectif est par exemple d’attirer davantage de visiteurs en Arabie Saoudite, afin qu’ils pratiquent le golf et dépensent leurs devises sur place.

 

Pour parachever cette stratégie, l’Arabie saoudite cherche à améliorer son bilan en matière de droits de l’homme, souvent critiqué. En retour, le pays a opéré d’importantes réformes pour ses citoyens ces dernières années. Parmi celles-ci, on peut citer la réouverture des cinémas, l’organisation de concerts et l’octroi du permis de conduire aux femmes…

 

Réouverture de l’ambassade en Iran

 

Sur le terrain diplomatique, l’Arabie saoudite marque aussi des points. L’Iran a rouvert son ambassade en Arabie saoudite, mettant ainsi fin à une rupture qui avait duré sept ans entre les deux nations. Le vice-ministre iranien des affaires étrangères, Alireza Bigdeli, a exprimé que cette décision reflétait une nouvelle ère de coopération. Cette démarche intervient trois mois après que les pays du Golfe ont convenu de renouer leurs relations dans le cadre d’un accord médié par la Chine. En 2016, l’Arabie saoudite avait rompu ses liens avec l’Iran à la suite de l’attaque de son ambassade à Téhéran par des manifestants opposés à l’exécution par le Royaume d’un important religieux musulman chiite.

 

 

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Photo à la Une :  © Presse

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