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Le site de vente en ligne de vêtements de luxe d’occasion a annoncé ce lundi 20 avril avoir levé 59 millions d’euros pour financer son expansion à l’international mais aussi pour dessiner la mode de demain. La plateforme de mode fait ainsi entrer trois nouveaux actionnaires, et ce, alors que la crise sanitaire du coronavirus paralyse le retail mode à travers le monde.
A peine plus de dix ans après sa création à Paris, la plateforme de mode d’occasion haut de gamme Vestiaire Collective vient de réaliser une nouvelle levée de fonds de 59 millions d’euros, avec l’entrée au capital de trois nouveaux actionnaires : Korelya Capital (le fonds gérés par Fidelity International et dirigé par Fleur Pellerin), Vaultier7 (spécialisé dans les fonds dirigés par des femmes) et Cuir Invest (financé par l’Industrie française du cuir).
Ces trois nouveaux investisseurs rejoignent les actionnaires historiques du site lancé en 2009, notamment Eurazeo, Bpifrance, Vitruvian Partners, Conde Nast et Luxury Tech Fund.
« Ces nouveaux moyens vont nous permettre de poursuivre notre développement de façon plus agressive, du point de vue de notre expansion géographique, de la communication et des nouvelles technologies. » résume Max Bittner, le CEO de Vestiaire Collective.
Pour lui, la crise liée au Covid devrait même favoriser son activité car les consommateurs, « de plus en plus sensibles à l’impact de leur façon de consommer sur l’environnement », vont entamer une prise de conscience qui les conduiront à revoir certaines de leurs pratiques d’achat.
Vers une mode plus durable et responsable
Au terme du coronavirus, non seulement les consommateurs achèteront moins (20 % des consommateurs prévoient de réduire leur consommation de vêtements après la crise selon une étude du cabinet McKinsey) mais ils achèteront également mieux.
«Je suis personnellement convaincu que cette période de crise sans précédent ne remettra pas seulement en question où nous faisons nos achats, mais aussi notre manière de le faire. Vestiaire Collective est né pendant la crise de 2008, et prouve aujourd’hui qu’il peut aider les gens à tirer tous les jours le meilleur parti de leurs biens, mais aussi à accéder à la mode de manière durable et responsable», a réagi Max Bittner dans un communiqué.
Il y aura en effet selon lui une « ère post-Covid-19 » qui va bénéficier au mieux à Vestiaire Collective : « Les consommateurs vont moins voyager et moins se rendre en magasin. La vente en ligne va ainsi se développer. Les clients seront plus soucieux du prix d’achat et prêts à vendre leurs produits pour en tirer des revenus. Et le respect de l’environnement et le recours à l’économie circulaire prendront de l’ampleur »
Plus soucieux de ce qu’ils achètent, mais aussi plus imprégnées de valeurs sociales telles que la solidarité, l’entraide ou le sens de la communauté, les consommateurs ne pourront être que plus sensibles au système de revente de vêtements inutilisés.
“Les producteurs de déchets en masse sont largement critiqués et il y a un désir croissant de voir les entreprises s’engager et mener des actions en faveur de causes plus respectueuses de l’environnement et des conditions sociales”, indique l’entreprise.
Le marché de l’occasion a donc de très fortes chances de voir ses ventes exploser et Vestiaire Collective, qui propose des articles de luxe de seconde main, ne pourrait que gagner de nouveaux adeptes, ce qui permettrait à un créneau haut de gamme et luxe de s’imposer encore plus fortement comme une réponse “circulaire et responsable face à la mode du tout-jetable”.
C’est d’ailleurs déjà le cas en pleine épidémie : “Depuis deux semaines, nous enregistrons un bond de 20 à 30 % de l’activité sur le site, avec un record historique des ventes vendredi dernier”, indique le PDG. Le nombre de dépôts et de commandes explosent, tous les jours c’est plus de 14 000 articles qui sont proposés à la vente, contre 8 000 par jour avant la pandémie.
“En tant que première plateforme mondiale de revente, cette levée de fonds confirme une nouvelle fois que le modèle de Vestiaire Collective incarne une alternative incontournable dans l’avenir de l’industrie de la mode et répond aux enjeux de notre siècle“, conclut la société dans son communiqué.
La plate-forme de vêtements de luxe d’occasion, qui recense aujourd’hui 9 millions de membres dans 52 pays, compte bien saisir cette opportunité pour poursuivre son développement à l’international. Son autre ambition : se renforcer en Asie.
Le marché asiatique pour cible
Avec cette nouvelle levée de fonds et ses trois nouveaux investisseurs, Vestiaire Collective, qui a déjà ouvert des bureaux à Paris, Londres, New York, Milan, Berlin et Hong Kong, veut aussi poursuivre son expansion internationale, et particulièrement conquérir de nouveaux marchés en Asie dès 2020.
Le site voudrait entrer en Corée et le soutien de Korelya Capital, financé par le conglomérat technologique coréen Naver, pourrait l’aider.
Mais aussi au Japon, parce qu’il constitue le plus grand marché de revente au monde.
L’entreprise voudrait également étendre cette année son service d’Envoi Direct en Asie ainsi qu’aux États-Unis. Cette option, qui permet d’expédier un article (lorsqu’il vaut moins de 200 euros) directement à son acheteur sans passer par la case vérification chez Vestiaire Collective, serait un énorme succès car ce canal concerne aujourd’hui plus de 50% des commandes sur le Vieux-Continent, et a signé la réintroduction sur le site des produits positionnés sur le segment milieu de gamme.
En pleine crise sanitaire mondiale, Vestiaire Collective veut donc développer la mode d’après et doper sa croissance dans le monde.
Plus ambitieuse que jamais, l’entreprise française semble promise au succès. Et ce n’est pas Frank Boehly, président de Cuir Invest, qui va dire le contraire : “Nous croyons fermement que Vestiaire Collective, une entreprise dotée d’une équipe de management remarquable et d’un immense potentiel de croissance, puisse devenir le leader mondial de son secteur”. L’avenir nous le dira.
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Photo à la Une : © Vestiaire Collective[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]