Après une inflation record au premier trimestre, les entreprises européennes et les investisseurs craignent les perspectives pour le reste de l’année.
Les mois passent et les inquiétudes persistent face à un ralentissement économique dans la zone euro en raison de la guerre en Ukraine. Le Fonds monétaire international en a évalué ce mardi 19 avril le coût à plus d’un point de PIB cette année. Le FMI s’attend désormais à 2,8 % de croissance au sein des pays de la zone euro, un gros ralentissement après les 3,9 % anticipés lors des précédentes prévisions en janvier.
“La guerre en Ukraine affecte sévèrement l’économie de la zone euro” expliquait Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, jeudi 14 avril. La BCE a elle aussi revu son optimisme à la baisse le mois dernier, n’anticipant plus que 3,7 % de croissance cette année et une inflation en forte hausse.
Premier trimestre à la hausse
A l’heure où les entreprises dévoilent leurs résultats du premier trimestre, Kasper Elmgreen, responsable des actions chez Amundi, s’attend à ce que les résultats du premier trimestre soient “corrects” mais se concentre sur les pressions sur les prix et l’incertitude résultant de la guerre en Europe gehen sie zur webseite.
“Il est super, super, super important pour nous de comprendre quelles sont les capacités des entreprises à répercuter les hausses de coûts sur les consommateurs” commente-t-il. “Que vont-elles dire sur les prix ? Que vont-ils dire sur le volume ? Qu’en est-il des marges de mixage ? Et peuvent-elles dire quoi que ce soit sur les perspectives de la demande ?” a-t-il ajouté.
Les entreprises de l’indice de référence des actions régionales STOXX 600 devraient annoncer une hausse de 24,7 % de leurs bénéfices au premier trimestre, selon les dernières données Refinitiv, contre un taux de croissance de 14,6 % prévu au début de l’année 2022.
Mais une grande partie de cette hausse est due au secteur de l’énergie, qui a une pondération de 5,9 % dans l’indice et dont la croissance des bénéfices ne devrait être que de 6,8 %.
Inquiétudes
Morgan Stanley s’attend à ce que les bénéfices dépassent les estimations ce trimestre, mais indique qu’étant donné le contexte de stagflation et les pressions sur les marges, un nouveau cycle de baisse des bénéfices pourrait avoir lieu.”Les prévisions des entreprises seront probablement plus importantes que jamais ce trimestre et devraient donner le ton de l’action des prix“, explique la banque d’investissement américaine dans une note, soulignant le potentiel de hausse des bénéfices pour des secteurs tels que l’énergie, les médicaments ou encore les services publics.
Les produits de luxe sont également considérés comme résistants aux pressions inflationnistes en raison de leur pouvoir de fixation des prix. La semaine passée, LVMH a déclaré qu’il continuerait à augmenter ses prix malgré les tensions géopolitiques et les blocages en Chine.
Les données de Refinitiv montrent que les analystes s’attendent désormais à ce que les bénéfices pour 2022 en Europe augmentent de plus de 11 %, contre 7 % en janvier. Et ce, bien que les révisions de bénéfices, c’est-à-dire le nombre de révisions à la hausse moins les révisions à la baisse, soient devenues négatives pour la première fois depuis la fin de 2020, signe d’un ralentissement de la dynamique.
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Photo à la Une : © Pixabay