Malgré la menace pesante du Coronavirus et l’annulation de plusieurs défilés dont ceux de Agnès b et de A.P.C, la Fashion Week de Paris a aussi réjoui, surpris et fasciné. Retour sur les trois défilés les plus marquants.
Par Luxus Plus
- Le défilé apocalyptique de Balenciaga
Dimanche 1er mars, régnait une ambiance de fin du monde à la Cité du cinéma de Saint-Denis où se tenait le show Balenciaga. Les invités, plongés dans une obscurité totale, assistent bouleversés à la succession d’hommes et de femmes qui défilent, immergés d’eau jusqu’à la cheville. « L’idée était de recréer la sensation biblique de la marche sur l’eau, sauf qu’ici, c’était plutôt la marche sur le pétrole. Une métaphore du monde qui semble se noyer dans ces problèmes postindustriels », explique le créateur géorgien Demna Gvasalia, directeur créatif de Balenciaga. Le vestiaire varié proposait aussi bien des tenues monacales (habits longs rappelant ceux des prêtres) que des robes de magistrat enveloppantes (d’opulentes capes rouge vernies), pour questionner les enjeux de la religion sur les sociétés modernes, mais aussi ceux du réchauffement climatique et de la disparition de la planète. Un spectacle reflet de notre époque tourmentée qui n’a pas été sans provoquer un sentiment de malaise, mais qui a surtout poussé nos contemporains vers une forme de réflexion et de sagesse, ainsi que le créateur le précise : « postapocalyptique oui, mais aussi plein d’espoir grâce aux images vidéo de la Terre et de sa beauté, et la bande-son tribale à la fin du défilé ».
- Le défilé visionnaire de Marine Serre
En concevant sa collection automne-hiver 2020-2021, Marine Serre n’était pas en mesure de prévoir l’explosion de l’épidémie du coronavirus. Pourtant, la créatrice française n’a jamais été aussi proche de l’actualité mardi 25 février dernier lors de la présentation de sa nouvelle collection “Mind Melange Motor” à la Fashion Week de Paris. Sur le podium, les mannequins arboraient en effet des masques de protection décorés de sequins ou encore des cagoules intégrales dans l’esprit de la tenue armure. Un œil visionnaire, qui veux aussi raconter les catastrophes écologiques, les problématiques liées à l’environnement, les questions sur la fin du monde ou encore les enjeux de l’évolution des espèces et des civilisations. « Qui peut ignorer le monde dans lequel nous vivons ? Ce défilé pose la question du monde qu’on laisse aux générations à venir. La réponse est dans notre liberté et dans notre créativité. Il nous faut pousser des portes. » a affirmé la créatrice, plus en prise que jamais avec le monde et son futur.
- Le défilé animalier de Stella McCartney
Entre les murs du Palais Garnier lundi 2 mars dernier, des mascottes animales côtoyaient la foule de mannequins : un lapin, une vache, un loup, un cheval et un crocodile un peu plus loin. Orchestré par Stella McCartney, le défilé automne-hiver 2020-2021 a voulu prôner une mode plus juste et responsable de façon décalée et amusante : « Je voulais montrer les ingrédients des autres défilés, explique la créatrice militante qui n’utilise aucun cuir animal depuis la fondation de sa maison en 2001. On est une des seules marques au monde à ne pas tuer d’animaux. Je voulais le souligner, mais de manière fun. Que le message soit digeste ! ». A cette occasion, chaque pièce a été imaginée à partir de matériaux régénérés et traçables et des arbrisseaux – prêts à être replantés et dotés de l’étiquette “nous absorbons le CO2 émis par le défilé afin que son empreinte carbone soit totalement neutre. Planter cet arbre fait partie de la solution” – ont même été distribués à la fin du show. Une manière efficace et ludique de s’engager pour l’environnement, bien caractéristique de la pionnière de la mode eco-friendly.
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Photo à la Une : © Getty Images