Malgré sa baisse au cours de la décennie passée, le nombre d’individus riches en Afrique devrait quasiment doubler d’ici 2032.
La population des millionnaires en Afrique devrait enregistrer une hausse de 42 % au cours des dix prochaines années, atteignant environ 195 000 individus d’ici 2032. C’est l’un des enseignements du rapport 2023 Africa Wealth Report, édité par Henley & Partners en collaboration avec New World Wealth, une société spécialisée dans l’intelligence patrimoniale.
L’île Maurice se démarquera avec une croissance prévue de 75 % pour la décennie à venir. Des taux de croissance de plus de 60 % sont également anticipés pour la Namibie, le Rwanda, la Zambie, les Seychelles, la République démocratique du Congo et le Maroc.
Sur la décennie passée (2012-2022), le Rwanda se positionne comme le marché africain le plus performant, avec une augmentation de 72 % du nombre de millionnaires, suivi de près par l’île Maurice, les Seychelles, l’Ouganda et la République démocratique du Congo.
Difficultés prégnantes
Cependant, le rapport pointe une diminution de 12 % du nombre total de HNWI (High Net Worth Individuals, individus à haute valeur nette) en Afrique sur la même période. Cette baisse s’explique principalement par la faible croissance des trois plus grands marchés africains, à savoir l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. L’Éthiopie et le Ghana, qui avaient enregistré une croissance rapide de leurs populations de millionnaires jusqu’en 2019, ont aussi rencontré des défis ces dernières années, impactant leurs taux de croissance sur la décennie.
Cette réduction du nombre de millionnaires en Afrique découle notamment du départ d’environ 18 500 HNWI du continent au cours de la dernière décennie, alors que seulement 23 des 52 milliardaires nés en Afrique résident encore sur le continent. Les grandes fortunes ont majoritairement émigré vers le Royaume-Uni, les États-Unis et les Émirats arabes unis. Un nombre significatif d’entre eux se sont également établis en Australie, au Canada, en France, en Israël, à Monaco, en Nouvelle-Zélande, au Portugal et en Suisse.
Les cinq principaux marchés de la richesse en Afrique, à savoir l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, le Kenya et le Maroc, regroupent 56 % des HNWI africains et plus de 90 % des milliardaires du continent. L’Afrique du Sud occupe la première place dans le top 10 des pays les plus riches en termes de résidents fortunés, avec une marge considérable.
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Attractivité de l’écotourisme
Le rapport met en évidence la popularité grandissante des activités écologiques parmi les Africains, en particulier parmi les individus fortunés.
Bien que l’écotourisme requière une approche plus nuancée et réfléchie que le tourisme conventionnel, la présence de grandes chaînes hôtelières internationales sur le continent témoigne de l’engagement financier de parties prenantes solides, déjà investies et potentiellement intéressées à explorer ce nouveau domaine, affirment les rédacteurs du rapport. Cela n’empêche pas, bien sûr de nouveaux entrants d’investir dans ce secteur ou de collaborer avec des chaînes hôtelières internationales solidement établies.
Cela met en avant le potentiel de croissance du secteur touristique du continent, qui connaît actuellement un regain, et sa fonction en tant que créateur d’emplois majeur, tant au niveau local que dans des domaines connexes tels que l’approvisionnement alimentaire, les services et l’industrie manufacturière, souligne encore le rapport.
Femmes chefs d’entreprise
Autre enseignement intéressant selon le rapport Global Entrepreneurship Monitor 2021/22 sur l’Entrepreneuriat Féminin, les femmes en Afrique présentent une probabilité plus élevée que les hommes de diriger leur propre entreprise sur le continent.
D’après ce rapport, les femmes jouent également un rôle significatif et multifacettes dans la création globale de richesse sur le continent. Elles y contribuent, par exemple, à travers leurs dépenses de consommation, leur participation à la main-d’œuvre et leur engagement en tant que propriétaires d’entreprise. Parallèlement, les femmes entrepreneures sont des moteurs d’innovation et de croissance économique.
Le rapport exprime l’idée qu’il serait positif de voir les femmes africaines s’investir dans des initiatives d’écotourisme et faire prospérer leurs petites exploitations agricoles pour les transformer en entreprises florissantes. Cette démarche pourrait ainsi conduire à une augmentation du nombre de femmes accédant à la catégorie des personnes fortunées, des centimillionnaires et potentiellement des milliardaires à l’avenir.
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