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Dans une enquête réalisée début novembre et publiée le lundi 7 décembre 2020, l’Observatoire Cetelem s’est focalisé sur la question de la responsabilité sociale et environnementale dans le domaine du luxe, mise en lumière par la pandémie actuelle.
Créé en 1985, l’Observatoire Cetelem est une structure d’études et de veille économique du groupe BNP Paribas Personal Finance, dirigée par Flavien Neuvy. Chaque année, cette organisation mène trois séries de sondages – les zOOms – sur des sujets de société divers. En octobre 2020, l’Observatoire Cetelem menait ainsi une première étude statistique sur l’industrie du luxe, complétée un mois plus tard par un sondage réalisé auprès des Français sur le thème de la responsabilité du secteur du luxe. Le 7 décembre dernier, ce rapport a fait l’objet d’un communiqué de presse réalisé par Arthur Vandenkerckhove, consultant de l’agence Rumeur Publique.
D’après les résultats de cette deuxième vague de sondage, moins de la moitié des Français (42%) considère que l’industrie du luxe est fortement pénalisée par la crise sanitaire. Près de trois Français sur quatre (73%) estimeraient même que la crise représente une opportunité pour le secteur d’accentuer ses initiatives en faveur du développement durable et des valeurs environnementales et sociales que celui-ci implique.
Ce changement dans les aspirations des Français, de plus en plus préoccupés par la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE) a été renforcé par ce que l’étude de l’Observatoire Cetelem nomme un “effet confinement”. Contraints de rester chez eux et de ne profiter que des “petits luxes” du quotidien (lire, cuisiner etc.), 78% des Français interrogés perçoivent effectivement les produits de luxe comme des biens “superflus”. Seul un Français sur cinq (22%) verrait en le luxe une manière de surmonter les difficultés imposées par la crise sanitaire.
Bien qu’il soit jugé déconnecté des réalités actuelles, le secteur du luxe aurait su s’adapter à la modernité, notamment par le biais des nouvelles technologies selon 90% de l’échantillon considéré. Si l’industrie du luxe semble effectivement avoir répondu à une augmentation de la consommation en ligne ou de produits d’occasion (84%), les Français sont moins unanimes (75%) quant à ses capacités d’adaptation en matière de respect de l’environnement, des animaux ou de la production locale.
Plus précisément, à peine plus d’un tiers (35%) des Français estime que le secteur du luxe est actuellement engagé dans une démarche de développement durable. Classée en dernière position d’un ensemble de neuf secteurs économiques, l’industrie du luxe se place ainsi loin derrière les secteurs textile (52%) et du divertissement (48%) et est surpassée de peu par le secteur aérien (36%).
Paradoxalement, 89% des Français – et 94% de ceux consommant déjà des produits de luxe – estiment que le secteur a le devoir d’être exemplaire en matière de responsabilité sociale et environnementale. Si les résultats relatifs au niveau d’engagement de l’industrie du luxe sont si bas, c’est que celui-ci fait l’objet d’un certain scepticisme de la part de la population concernée par l’étude. En effet, plus des deux tiers (68%) des Français interrogés considèrent l’engagement des marques de luxe comme une partie intégrante de leur stratégie de communication. Seuls 32% des Français croiraient dès lors en une démarche “sincère”. Cette méfiance est légèrement plus importante chez les plus âgés (72% parmi les 65 ans et plus) et ceux qui ne consomment pas de luxe, ou rarement (76%).
Parce que ses consommateurs sont de plus en plus attentifs aux démarches menées en faveur d’un développement éco-responsable, l’industrie du luxe aurait dès lors intérêt à s’insérer dans une économie circulaire. En effet, 55% des Français déclarent aspirer à des modes de consommation favorisant la réutilisation plutôt qu’une production supplémentaire, tendance amplifiée chez les jeunes (73%) et les moins de 35 ans (50%).
Ces formes plus vertueuses de commerce constitueraient donc une opportunité pour l’industrie du luxe de s’inscrire aux yeux des Français dans des politiques plus responsables. Et pour cause : pour près de la moitié d’entre eux (47%), le luxe incarne l’idée de consommer moins tout en consommant mieux. Plusieurs autres qualités de l’industrie du luxe sont par ailleurs reconnues par les Français : 64% pensent par exemple que les produits des marques de luxe françaises sont davantage fabriqués sur le territoire national, 57% que le secteur respecte mieux les animaux et 55% que la main d’œuvre locale y est mieux considérée que dans d’autres secteurs.
En définitive, si l’industrie du luxe dispose encore d’une grande marge d’amélioration dans le domaine du développement durable, elle peut cela dit se vanter de disposer d’une clientèle fidèle et optimiste quant à ses capacités de résilience. Ainsi, 64% des consommateurs français de produits de luxe interrogés se déclarent prêts à acheter pour soutenir le secteur, bien qu’une large majorité de la population considérée (89%) lui fasse confiance pour rebondir après la crise. 38% des Français perçoivent effectivement les produits de luxe comme des investissements sûrs.
Néanmoins, cette fidélité des consommateurs de luxe se traduit par des positions paradoxales qui compliquent l’insertion du secteur dans une économie circulaire. Ainsi, si près d’un Français sur cinq (19%) déclare avoir déjà acheté un produit de luxe de seconde main et 7% en avoir déjà loué, les Français déjà consommateurs de biens de luxe déclarent préférer les produits neufs (58%). Par ailleurs, 67% des personnes considérées dans le sondage de l’Observatoire préfèreraient l’achat en boutique à l’acquisition en ligne. Cette inscription des transactions dans des canaux plus traditionnels de vente atteste de l’ambiguïté du secteur du luxe dont l’impératif d’adaptation aux évolutions socio-économiques actuelles ne doit pas venir masquer son identité si particulière.
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