Le célèbre producteur champenois va tester le Voltis, un cépage hybride issu de la recherche agronomique qui résiste au mildiou et à l’oïdium. Maison Drappier utilisait déjà les sept cépages traditionnels autorisés dans le cahier des charges du champagne.
Et de huit ! Drappier, l’honorable Maison de Champagne fondée en 1808, va pouvoir ajouter un huitième cépage dans sa production du plus célèbre des vins pétillants.
Michel Drapier, qui tient les rênes de la Maison, a ainsi dévoilé en mars dernier, qu’il allait planter ses premiers plans de “Voltis”.
Projet franco-allemand
Ce cépage de raisin blanc est le fruit d’un projet franco-allemand initié en 2000 pour développer des variétés “PIWI”., à savoir résistantes aux champignons. Mis au point par l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et l’Institut Julius Kühn, à partir de gènes de Vitis berlandieri, Vitis rupestris, Vitis vinifera et Muscadinia, le Voltis ne craint ainsi ni l’oïdium ni le mildiou.
Il s’agira d’une grande première car le Voltis sera ainsi le premier raisin PIWI admis dans le cahier des charges d’une AOC.
Mais pour autant, le Voltis n’est encore admis qu’à titre expérimental et devra encore faire ses preuves.
Drappier, et après lui les autres producteurs de champagne qui planteront du Voltis, devront en effet limiter ce cépage à moins de 5 % de leur propriété. Et celui-ci ne pourra pas non plus aller au-delà de 10 % de la composition de l’assemblage d’un vin. Ces contraintes seront de mise pendant une période d’observation de dix ans. Au-delà de celle-ci, un audit de la qualité du champagne ainsi produit sera réalisé. Et si le résultat déçoit, le Voltis sortirait alors du cahier des charges de la Champagne.
Pas avant 2030
Il faudra patienter donc avant de savoir si ce nouveau cépage peut intégrer définitivement le Saint des Saint du Champagne. En tout état de cause, Hugo Drappier, fils de Michel et en charge de la gestion du domaine, a indiqué que le Voltis ne sera pas utilisé pour faire du vin avant 2028. Et qu’il ne figurera dans un assemblage de champagne qu’à partir de 2030 dans le meilleur des cas.
En attendant, la Maison Drappier peut compter sur les sept cépages historiques du champagne, et…qu’elle utilise tous, ce qui est déjà une rareté dans le milieu. Outre les trois musts de la région, soit le chardonnay, le pinot noir et le meunier, Drappier recourt ainsi à quatre cépages plus rares, à savoir l’arbane, le petit meslier, et deux types de pinot (blanc et gris, appelé localement le fromonteau pour ce dernier)…
Lire aussi > [Luxus+ Magazine] Ces viticulteurs qui font pétiller le champagne… jusqu’à l’Aube (Partie 1/3)
Photo à la Une : © Drappier