Lancée dans le cadre du parcours privé de la FIAC, la 14ème édition de l’exposition Guerlain consacrée à l’art contemporain accueille 21 artistes internationaux sur les Champs-Elysées jusqu’au 14 novembre. Cette année, le thème s’intitule ‘’Quand la matière devient art’’ , et présente de manière inédite des œuvres digitales certifiées NFT.
« C’est un thème vraiment riche, qui m’a semblé être un sujet de prédilection pour cette année » , explique Caroline Messensee, la commissaire de l’exposition. Par le choix de ce thème, la maison Guerlain revendique l’alliance de l’art et de la nature, par la présentation d’œuvres tangibles qui nous ramènent à la matière brute, première et concrète. L’incorporation d’œuvres digitales et immatérielles permet d’offrir un autre point de vue sur la relation entre l’art et la matière. Enfin, c’est aussi, pour la maison Guerlain, l’occasion de réaffirmer le lien essentiel qui unit nature et parfumerie, une manière de réaffirmer son identité.
Les artistes choisis cette année l’ont été par rapport à leur importance sur la scène internationale, mais aussi par rapport aux supports qu’ils peuvent utiliser. « Nous sommes toujours dans la volonté de montrer la scène de l’art contemporain dans sa diversité, c’est pour cela que nous présentons à la fois de la sculpture, de la peinture, de la photo ou de la vidéo, de façon à ce que cela corresponde à la scène artistique actuelle » , précise Caroline Messensee.
Le cas de l’artiste allemande Dana-Fiona Armour est particulièrement évocateur, notamment dans sa manière d’appréhender l’art et la matière. Avec son œuvre Haut und Knochen, exposée à la maison Guerlain, l’artiste imagine une hybridation entre l’humain et l’objet, en les mettant au même niveau. Dans cette œuvre, l’organique se mêle aux formes rigides du minimalisme et de l’art conceptuel. Son travail peut même s’apparenter à une fusion entre la médecine, la science et l’art, elle qui a par ailleurs déjà collaboré avec des chercheurs et des médecins sur certains de ses projets.
Par ailleurs, la grande nouveauté de cette année : l’intégration d’œuvres digitales. Il s’agit du reflet du souhait de la maison Guerlain de rester dans une certaine curiosité, et de présenter au public quelque chose de nouveau et d’innovant. « C’est une volonté de notre part de ne pas nous fermer à ce qui est nouveau et que l’on ne connaît pas totalement. Nous avons travaillé avec un expert en la matière, Benoît Baume, qui nous aidé à choisir les artistes qui sont à découvrir car ils évoluent dans un univers passionnant » .
L’œuvre numérique de Laurent Moffatt, intitulée ‘’Compost VIII 2021’’, entre dans cette conception de la place nouvelle des œuvres digitales. Elle est tirée d’une série qui explore les cycles d’épanouissement et de décomposition dans la nature dont différents écosystèmes sont liés par le mouvement et le comportement humain. Pour faire ressentir au spectateur ce sentiment, l’artiste utilise de la réalité augmentée, de la vidéo et de photographie virtuelle, qui lui permettent en plus de rendre visible la manière dont les processus du monde naturel se reflètent dans l’imagination et dans les environnements numériques que nous habitons. Le désordre et l’indétermination sont deux sentiments qui dominent dans les œuvres numériques de Laurent Moffatt.
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Photo à la Une : © Maison Guerlain