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Kering investit dans Vitrolabs, spécialisé dans le cuir cultivé à base de cellules souches

Le cuir artificiel est-il l’avenir du luxe ? A l’heure où les vegans sont de plus en plus actifs, la start-up californienne Vitrolabs, visant la culture massive en laboratoire d’un cuir à base de cellules animales, intéresse vivement Kering.

 

Alors qu’il avait déjà apporté à Vitrolabs son soutien sur les aspects de tests, de tannages et finitions, le groupe dirigé par François-Henri Pinault vient de participer à son dernier tour de table financier, annoncé le 4 mai dernier. Avec les fonds verts Agronomics, meneur du projet, New Agrarian, Regeneration VC mais aussi le groupe danois de mode Bestseller et l’acteur Leonardo Di Caprio, il a ainsi permis à Vitrolabs de lever 46 millions de dollars (43,6 millions d’euros).

 

Cet apport de trésorerie permettra à la start-up d’“accélérer sa commercialisation, en musclant ses équipes scientifiques, production et business” .

 

Un cuir “Canady dry”

 

L’entreprise a été cofondée en 2016 par Ingvar Helgason et le Dr. Dusko Ilic, un spécialiste des cellules souches. Se différenciant des sociétés de plus en plus nombreuses à proposer des ersatz végans végétaux et plastiques, son but est de proposer un cuir “Canada dry”, avec un Adn animal et toutes les caractéristiques biologiques de ce dernier. Soit celles que “l’industrie, les artisans et consommateurs connaissent et aiment” souligne Ingvar Helgason. Mais cette fois, en “éliminant les aspects environnementaux et éthiques néfastes de la filière conventionnelle” .

 

Ces deux dernières années, nous nous sommes focalisés sur le développement de notre plate-forme afin d’optimiser la production (…) afin d’obtenir l’apparence, le toucher et les performances du cuir traditionnel. Grâce à plusieurs avancées majeures (..) dans la culture des cellules, nous sommes aujourd’hui sur le point d’aboutir à un process délivrant les qualités premium désirées, traçant ainsi la voie vers une industrialisation ” a expliqué Dusko Ilic.

 

Poussé par des vents porteurs, Vitrolabs avait déjà déménagé à l’automne dernier sur un nouveau site de 4.200 mètres carrés à Milpitas (Californie).

 

Pour Kering, mais aussi pour l’industrie du luxe en général, un cuir cultivé en laboratoire présenterait l’avantage de ne plus s’attirer les foudres des associations anti-spécistes. Sous leur pression, Kering et bien d’autres acteurs du luxe ont déjà banni la fourrure. Alors que le cuir, en particulier exotique, reste une matière fétiche pour le secteur, on comprend son intérêt pour cette bio-technologie.

 

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Photo à la Une : © Vitrolabs

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