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Kering fait un point d’étape sur ses actions durables

Le N°2 du luxe français vient de dévoiler le bilan d’étape très détaillé de sa stratégie de développement durable, annoncé en 2017. Celui-ci liste et mesure avec précision les différentes réalisations déjà menées par le groupe.  

 

Il y a six ans, Kering lançait sa stratégie de développement durable, baptisée “Façonner le Luxe de demain, à l’horizon 2025”, intégrant toutes les Maisons du Groupe.

 

Depuis, le groupe de luxe a pris le soin de mesurer ses progrès grâce à son fameux EP&L (Environmental Profit & Loss – Compte de Résultat Environnemental), ce compte de résultat environnemental qu’il propose en open source à la filière.

 

Il livre aujourd’hui un bilan d’étape permettant de se rendre compte de ses avancées de développement durable sur la période 2020-2023.

 

73 indicateurs de Performance Environnementale

 

La mesure des progrès du groupe est ainsi particulièrement précise :  fondée sur 73 Indicateurs de Performance Environnementale (eKPI), elle concerne ainsi à la fois ses propres activités et tout le long de sa chaîne d’approvisionnement. Kering se penche ainsi sur toutes les étapes amont allant de l’extraction des matières premières à la production;  la fabrication et la transformation des produits ;  sur le transport et enfin sur  ses boutiques, bureaux et entrepôts. Avec de tels détails, on est loin du greenwashing…

 

Son rapport détaille ainsi les principaux progrès accomplis pour les trois thématiques  –CARE (« préserver »), COLLABORATE (« engager ») et CREATE (« créer »)-   autour desquelles est structurée sa stratégie. Voici donc les réalisations les plus marquantes mises en avant par le groupe.  

 

CARE for the planet (« préserver la planète »)

 

Alors qu’il a déjà réduit de 14 % ses impacts environnementaux globaux, le groupe de luxe se dit aujourd’hui  en bonne voie pour atteindre son objectif de réduction de 40 % d’ici 2025. 

 

Avec déjà  36 % de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre,  entre 2015 et 2018, Kering est en bonne voie pour réaliser son objectif de baisser de 50% ces dernières. Le groupe a déjà diminué de 77 % en intensité les émissions de gaz à effet de serre liées à ses boutiques et autres implantations  dans le monde entre 2015 et 2018.

 

Le groupe a atteint 67 % d’utilisation d’énergies renouvelables pour l’ensemble du Groupe, 78 % en Europe et même 100 % dans sept pays !

 

Depuis 2018, Kering est devenu entièrement neutre en carbone à l’échelle de l’ensemble de ses activités et de sa chaîne d’approvisionnement. Pour y parvenir, il a déployé des mesures permettant de réduire, voire même d’éviter les émissions de manière effective. Et il  a compensé les émissions restantes via son programme de compensation carbone.  Celui-ci comprend des projets REDD+ certifiés visant à préserver les forêts critiques et la biodiversité, ainsi qu’à perpétuer les moyens de subsistance des populations locales.

    

Début 2018, le Groupe a défini et partagé des « Standards Kering relatifs aux matières premières et aux processus de fabrication » exigeants en matière de protection de l’environnement, de conformité sociale, de traçabilité, d’utilisation de produits chimiques et de bien-être animal. Ils sont déjà mis en œuvre à 68 % par ses fournisseurs.

 

Alors qu’il réalise déjà 100 % de ses approvisionnements en or responsable pour les montres et la joaillerie, Kering se dit “en passe d’atteindre 100 % d’approvisionnement durable pour d’autres matières premières clés d’ici 2025”. Et avec déjà un niveau de traçabilité de 88 % pour ses matières premières clés, il se  rapproche bel et bien de  son objectif de 100 % d’ici à 2025

 

En mai 2019, Kering a créé les premiers standards sur le bien-être animal dans le monde du luxe et de la mode.
  

 

COLLABORATE with people (« engager les collaborateurs ») 

 

Kering aime les femmes…Avec, en 2019,  55 % de ses managers, 63 % du total de ses effectifs, 33 % des membres de son Comité exécutif et 60 % de son Conseil d’Administration, Kering est aujourd’hui “l’une des sociétés les plus féminisées du CAC 40”. Le groupe revendique aussi une politique de parentalité pionnière (standards élevés de congé maternité, paternité, adoption…). Il a enfin soutenu des programmes de microcrédits, formation professionnelle et éducation pour favoriser l’autonomie des femmes dans les régions de ses chaînes d’approvisionnement. 

 

Le Groupe, qui a défini et mis en œuvre une charte pour le bien-être des mannequins, s’est engagé à  ne travailler qu’avec des modèles âgés de plus de 18 ans.

 

Enfin, sur le plan de la Formation, outre la création à Paris de la première « Chaire Sustainability IFM – Kering » avec l’Institut Français de la Mode (IFM), il anticipe la prochaine génération d’artisans, via plus de 20 programmes de formation en 2019.

 

CREATE new business models and innovations (« créer de nouveaux business models et stimuler l’innovation ») 

 

Kering s’attelle à  identifier des jeunes pousses dans  le monde entier. En Grande Chine, en collaboration avec la plateforme d’innovation Plug and Play, le groupe a ainsi lancé  le « K Generation Award » afin d’y identifier des start ups innovantes et de nouvelles technologies prometteuses.

 

Sur le plan des matières durables, une foule d’initiatives ont été prises : lancement du  Sustainable Innovation Lab (SIL) dédié à la Joaillerie et à l’Horlogerie; Material Innovation Lab (MIL), une bibliothèque déjà pourvue de 3 800 tissus durables, procédé de tannage du cuir sans métaux utilisé dans 24 % de ses collections à fin 2019;  nouveaux moyens pour réutiliser ses matériaux et intégrer des matières premières recyclées et régénérées; lancement de mécanismes de financement innovants -tels que la plateforme Kering Ethical Gold visant à favoriser l’utilisation de matières premières durables…

 

Des projets pilotes (technologies de traçabilité,  matériaux alternatifs et processus de fabrication à faible impact, comme une matière à base de champignon et des teintures naturelles) ont été déployés. 

 

Kering a noué un partenariat sur l’agriculture régénératrice, une première dans le secteur de la mode.

 

Le groupe ne se la joue pas “perso”  : il a lancé son « Digital EP&L » pour “un niveau de transparence sans précédent”, a ouvert l’accès à des données inédites pour “aider les acteurs du luxe et de la mode à mieux saisir les enjeux de leur propre impact environnemental”. Il a lancé une grande enquête internationale pour comprendre le comportement des clients du luxe concernant l’usage des produits et leur fin de vie, afin d’étendre la méthodologie EP&L à un cycle de vie complet et circulaire de tous les produits.

 

Last but not Least, Kering a été l’initiateur, en 2019, du fameux Fashion Pact. Objectif : mobiliser les acteurs de la mode et du textile autour des principaux enjeux environnementaux.  Il a été signé depuis par 63 entreprises, pesant plus de 250 marques et plus de 30 % du secteur.

 

« Le rapport d’étape de développement durable que nous partageons aujourd’hui reflète des réalisations très encourageantes en ligne avec la feuille de route de Kering à 2025. Il reste certes encore du chemin pour atteindre nos ambitions et pour aller au-delà, mais nous sommes déterminés et confiants dans notre capacité à accélérer nos efforts et mettre en place les solutions, souvent innovantes, désormais précisément identifiées », a conclu  Marie-Claire Daveu, la Directrice du développement durable et des Affaires institutionnelles internationales de Kering. 

 

Le nouvel engagement environnemental annoncé vendredi dernier  -consistant à réduire de 40 % ses émissions absolues de gaz à effet de serre dans les domaines 1, 2 et 3 d’ici à 2035- représente ainsi la prochaine étape ambitieuse du groupe de luxe.

 

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Photo à la Une : © Kering

Sophie Michentef

Sophie Michentef has worked for more than 30 years in the professional press. For fifteen years, she managed the French and international editorial staff of the Journal du Textile. She now puts her press, textile, fashion, and luxury expertise at the service of newspapers, professional organizations, and companies.

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