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Intelligence artificielle : les artistes veulent protéger leurs créations

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Alors que le secteur de l’intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus de place dans nos vies, les actions se multiplient pour réduire son impact sur la création. Artistes, juristes et ingénieurs s’allient pour limiter le phénomène des copies d’œuvres, qui pourrait à long terme remplacer les travaux des artistes.

 

Le sentiment d’injustice est compréhensible. En quelques secondes, les générateurs d’intelligence artificielle (IA) produisent des copies d’œuvres d’art, indiscernables de celles réalisées par des humains. Ces outils logiciels suscitent dès lors de nouvelles questions. Sont-ils légaux ? Ce recours à l’IA est-il éthique ? Mais aussi, qu’est-ce qui définit une image numérique comme de l’art ? Autant de questions qui restent aujourd’hui en suspens.

 

« Pour moi, l’art est un processus – il ne s’agit pas seulement du résultat final », a souligné mi-février McKean, un artiste britannique aux multiples facettes, questionné par le Washington Post sur sa conception de l’art et de la création.

 

En janvier, un groupe d’artistes avait déposé une plainte collective contre trois modèles d’IA : Midjourney, Stable Diffusion et DreamUp. Ces modèles ont été formés grâce à des milliards d’images collectées sur internet. L’utilisation non autorisée de leur travail sans consentement, crédit ou compensation financière est au cœur de la bataille de ces artistes.

 

Artistes révoltés

 

Sarah Andersen, l’une des principales plaignantes, s’est sentie « intimement lésée » lorsqu’elle a vu un dessin généré avec son nom, dans le style de sa BD “Fangs“. Sa réaction a été largement partagée sur Twitter, et d’autres artistes l’ont contactée pour se joindre à sa cause. « Nous espérons créer un précédent judiciaire et forcer les entreprises spécialisées dans I’IA à respecter des règles », indique-t-elle.

 

Les artistes veulent avoir le droit d’accepter ou de refuser l’utilisation de leurs œuvres par un modèle d’IA, plutôt que de devoir demander leur retrait, même si cela est possible. Certains artistes envisagent un système de licence, mais « seulement si les commissions sont suffisantes pour en vivre », note Karla Ortiz, une autre plaignante. Cette dernière, qui a notamment travaillé pour Marvel, refuse « de recevoir des centimes pendant que l’entreprise empoche des millions ».

 

En réponse aux poursuites, les entreprises vont faire appel du concept juridique de « fair use » (« usage raisonnable »), une sorte de clause d’exception aux droits d’auteur, explique le juriste et développeur Matthew Butterick. Avec le cabinet d’avocats Joseph Saveri, il représente les artistes, mais aussi des ingénieurs à l’origine d’une autre plainte, celle-ci déposée contre un logiciel de Microsoft, qui génère du code informatique. En attendant un procès lointain et un dénouement incertain, plusieurs branches se mobilisent.

 

La mort de l’art ?

 

Avec l’IA, un phénomène de remplacement se profile et les « vraies » œuvres d’art ont du mal à trouver leur place.

 

Des artistes racontent sur les réseaux sociaux comment ils ont perdu une grande partie de leurs contrats. « L’art est mort. C’est fini. L’IA a gagné. Les humains ont perdu », a ainsi déclaré Jason Allen au New York Times en septembre 2022, après avoir soumis une image générée par Midjourney à une compétition, et grâce à laquelle il a gagné. De la même manière, le musée Mauritshuis de La Haye expose en ce moment une image générée avec de l’IA pour un concours de création d’œuvres inspirées par « La Jeune Fille à la perle » de Vermeer. Le Ballet de San Francisco a, de son côté, fait débat en utilisant Midjourney pour sa campagne de promotion de Casse-Noisette en décembre. « C’est facile et pas cher, alors même des institutions n’hésitent pas, même si ce n’est pas éthique », s’indigne Sarah Andersen.

 

Pour Emad Mostaque, le patron de Stability AI (Stable Diffusion), ces programmes ne constituent que de simples outils, comme Photoshop, qui vont permettre « à des millions de personnes de devenir des artistes » et de « créer des tonnes de nouveaux emplois créatifs » a-t-il affirmé. Pour lui, un usage « non éthique » ou « pour faire des choses illégales » est le « problème » des utilisateurs, et pas celui de la technologie.

 

Une application contre le plagiat

 

Pour venir en aide aux artistes, un laboratoire de l’université de Chicago a lancé la semaine dernière un logiciel permettant de publier des œuvres en ligne en les protégeant contre les modèles d’IA. Le programme, baptisé « Glaze » (vernis), ajoute une couche de données sur l’image, invisible à l’œil nu, qui « brouille les pistes », résume Shawn Shan, l’étudiant chargé du projet.

 

L’initiative est accueillie avec enthousiasme, mais aussi scepticisme. « La responsabilité va revenir aux artistes d’adopter ces techniques », déplore Matthew Butterick. « Et ça va être un jeu du chat et de la souris » entre les entreprises et les chercheurs.

 

Pour le juriste, la victoire de l’IA sur l’humanité sera acquise lorsque les gens cesseront de créer.

 

Lire aussi >USA : L’artiste américain Mason Rothschild condamné pour les NFT de sacs Hermès

Photo à la Une : © Presse[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role=”not-logged-in”][vc_column][vc_column_text]

Alors que le secteur de l’intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus de place dans nos vies, les actions se multiplient pour réduire son impact sur la création. Artistes, juristes et ingénieurs s’allient pour limiter le phénomène des copies d’œuvres, qui pourrait à long terme remplacer les travaux des artistes.

 

Le sentiment d’injustice est compréhensible. En quelques secondes, les générateurs d’intelligence artificielle (IA) produisent des copies d’œuvres d’art, indiscernables de celles réalisées par des humains. Ces outils logiciels suscitent dès lors de nouvelles questions. Sont-ils légaux ? Ce recours à l’IA est-il éthique ? Mais aussi, qu’est-ce qui définit une image numérique comme de l’art ? Autant de questions qui restent aujourd’hui en suspens.

 

« Pour moi, l’art est un processus – il ne s’agit pas seulement du résultat final », a souligné mi-février McKean, un artiste britannique aux multiples facettes, questionné par le Washington Post sur sa conception de l’art et de la création.

 

En janvier, un groupe d’artistes avait déposé une plainte collective contre trois modèles d’IA : Midjourney, Stable Diffusion et DreamUp. Ces modèles ont été formés grâce à des milliards d’images collectées sur internet. L’utilisation non autorisée de leur travail sans consentement, crédit ou compensation financière est au cœur de la bataille de ces artistes.

 

Artistes révoltés

 

Sarah Andersen, l’une des principales plaignantes, s’est sentie « intimement lésée » lorsqu’elle a vu un dessin généré avec son nom, dans le style de sa BD “Fangs“. Sa réaction a été largement partagée sur Twitter, et d’autres artistes l’ont contactée pour se joindre à sa cause. « Nous espérons créer un précédent judiciaire et forcer les entreprises spécialisées dans I’IA à respecter des règles », indique-t-elle.

 

Les artistes veulent avoir le droit d’accepter ou de refuser l’utilisation de leurs œuvres par un modèle d’IA, plutôt que de devoir demander leur retrait, même si cela est possible. Certains artistes envisagent un système de licence, mais « seulement si les commissions sont suffisantes pour en vivre », note Karla Ortiz, une autre plaignante. Cette dernière, qui a notamment travaillé pour Marvel, refuse « de recevoir des centimes pendant que l’entreprise empoche des millions ».

 

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Alors que le secteur de l’intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus de place dans nos vies, les actions se multiplient pour réduire son impact sur la création. Artistes, juristes et ingénieurs s’allient pour limiter le phénomène des copies d’œuvres, qui pourrait à long terme remplacer les travaux des artistes.

 

Le sentiment d’injustice est compréhensible. En quelques secondes, les générateurs d’intelligence artificielle (IA) produisent des copies d’œuvres d’art, indiscernables de celles réalisées par des humains. Ces outils logiciels suscitent dès lors de nouvelles questions. Sont-ils légaux ? Ce recours à l’IA est-il éthique ? Mais aussi, qu’est-ce qui définit une image numérique comme de l’art ? Autant de questions qui restent aujourd’hui en suspens.

 

« Pour moi, l’art est un processus – il ne s’agit pas seulement du résultat final », a souligné mi-février McKean, un artiste britannique aux multiples facettes, questionné par le Washington Post sur sa conception de l’art et de la création.

 

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Artistes révoltés

 

Sarah Andersen, l’une des principales plaignantes, s’est sentie « intimement lésée » lorsqu’elle a vu un dessin généré avec son nom, dans le style de sa BD “Fangs“. Sa réaction a été largement partagée sur Twitter, et d’autres artistes l’ont contactée pour se joindre à sa cause. « Nous espérons créer un précédent judiciaire et forcer les entreprises spécialisées dans I’IA à respecter des règles », indique-t-elle.

 

Les artistes veulent avoir le droit d’accepter ou de refuser l’utilisation de leurs œuvres par un modèle d’IA, plutôt que de devoir demander leur retrait, même si cela est possible. Certains artistes envisagent un système de licence, mais « seulement si les commissions sont suffisantes pour en vivre », note Karla Ortiz, une autre plaignante. Cette dernière, qui a notamment travaillé pour Marvel, refuse « de recevoir des centimes pendant que l’entreprise empoche des millions ».

 

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