Bénéficiant d’une tendance favorable depuis début 2023, les exportations de garde-temps suisses poursuivent sur leur lancée en mars malgré un contexte géopolitique international perturbé. Si les livraisons vers les Etats-Unis connaissent une croissance rapide, ce n’est rien comparé à l’Asie.
Dans l’horlogerie suisse, les exportations avaient déjà battu un record historique en 2022, dépassant les 2,4 milliards d’euros. Le début d’année 2023 démarre aussi sous de très bons auspices grâce au réveil du marché chinois.
Après déjà une hausse de 12,2% en février, les exportations ont bondi de 13,8% en mars à 2,4 milliards d’euros, selon un communiqué de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH).
Les exportations horlogères suisses ont ainsi progressé de 11,8% sur les trois premiers mois de l’année, Ce sont ainsi près de 300 000 montres supplémentaires qui ont été exportées, comparées à la même période en 2022, pour un total de plus de 1,5 million d’unités.
Tous segments de prix
Comme le déclare la fédération horlogère, “bien qu’inégale, la hausse concerne tous les segments de prix, aussi bien en valeur qu’en volume”.
Les montres affichant un prix d’export inférieur à 200 francs suisses (203,6 euros), voient ainsi leurs ventes augmenter de plus d’un tiers, essentiellement grâce aux matières alternatives (hors métaux précieux, acier et bimétallique).
Pour le segment de prix compris entre 200 et 500 francs suisses (203,67 et 509,16 euros), la valeur exportée progresse de 2,7%, ce qui reste toutefois un niveau historiquement bas. En revanche, les gammes supérieures affichent des croissances plus marquées, allant de +12,8% pour les garde-temps à plus de 3000 francs suisses (3 055 euros) à +19,7% pour ceux compris entre 500 et 3000 francs suisses (509 euros et 3 055 euros).
Hong-Kong et Chine en fête
Fort de la levée des restrictions sanitaires en Chine, Hong Kong – deuxième marché des horlogers suisses – a “clairement bénéficié de la réouverture du marché, en enregistrant une forte accélération au cours du premier trimestre”. Ce marché a ainsi connu un rebond de 61,9% en mars à 265,2 millions de francs suisses (270 millions d’euros).
Troisième marché, la Chine continentale a affiché une reprise des ventes à un rythme soutenu grâce à la levée par Pékin de la politique zéro covid qui avait paralysé les grandes agglomérations comme Shanghai. La réouverture progressive des frontières explique la progression des exportations de montres suisses de 14% en mars à 259,2 millions de francs suisses (264 millions d’euros).
Ailleurs en Asie, Singapour (+19% à 156,7 millions de francs suisses (159,5 millions d’euros) a maintenu un rythme soutenu, tandis que le Japon (+1,5% à 155,6 millions de francs suisses (158,4 millions d’euros) a de nouveau sous-performé.
En Europe, quatrième marché des exportations horlogères suisses (+12%), l’Allemagne (+11,4%) et la France(+14,6%) affichent les plus fortes hausses. Le Royaume-Uni (+7,5%) et l’Italie (+5,5%) ont en revanche déçu.
Les Etats-Unis restent le premier marché des exportations horlogères suisses. Toutefois, malgré une croissance de 7,8%, ininterrompue depuis 27 mois, cette progression continue de “perdre de la vigueur sur une base cependant élevée”.
Cette forte demande pour les garde-temps suisses – portée par une politique de R&D dynamique et un effet de rareté généré par une production juste à temps – force les principaux acteurs comme Rolex à muscler leur production. Avant un déménagement à Bulle, la marque horlogère suisse prévoit l’ouverture de deux ateliers de production provisoires.
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