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La dernière édition 2023 du Forum de Davos a permis à certains décideurs, dont le prix Nobel Al Gore, de jeter un cri d’alarme sur une bataille du changement climatique “en train d’être perdue”. Mais deux chercheurs en économie ont délivré une vision plus optimiste du sujet, en affirmant que l’IA devrait accélérer la révolution verte.
Comme à chaque édition depuis 52 ans, le Forum de Davos a réuni des centaines de PDG et représentants du monde politique et économique, dans la fameuse station de ski suisse. Et cette fois encore, du 16 au 20 janvier dernier, le rendez-vous économique mondial s’est fixé pour ambition de “promouvoir un changement positif du système à long terme par le dialogue public/privé des leaders mondiaux afin d’améliorer l’état du monde“.
Beaucoup d’observateurs s’accordaient cependant à admettre qu’il était particulièrement difficile pour les intervenants de Davos de faire passer un message positif alors que la situation mondiale -sur fond d’inflation, de guerre persistante en Ukraine, et de risque de récession à l’échelle planétaire -était hautement inflammable.
Pas étonnant si dans un tel contexte, on ait pu entendre des projections très opposées en ce qui concerne un sujet de préoccupation majeur, à savoir la bataille contre le réchauffement climatique.
Une bataille pour le climat perdue ?
Pour Al Gore, l’ancien vice-président américain et prix Nobel de la paix pour son action climatique et António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, l’heure est plus que grave… “Nous ne gagnons pas la bataille. Les émissions vont bien plus vite que les solutions que nous devrions mettre en œuvre” a déclaré sans prendre de gants le premier le 18 janvier devant l’assemblée des plus grands de la planète. Celui-ci n’a pas non plus hésité à se demander “comment expliquer aux jeunes activistes que le président de la COP28 (soit le ministre de l’industrie d’Abu Dhabi, à la tête de la compagnie nationale pétrolière de cet émirat) dirige une compagnie pétrolière ?”et comment “espérer parler de la baisse de production des énergies fossiles en laissant les compagnies pétrolières et gazières réduire le moindre petit bout de régulation climatique ?” Le président colombien de gauche António Guterres a enfoncé le clou en dénonçant une “crise climatique entièrement due au mythe économique qu’est le capitalisme“.
Rôle salvateur de l’IA
Mais deux autres intervenants ont offert une tout autre perspective. Dans un document commun, Nicholas Stern et Mattia Romani, respectivement expert en économie du changement climatique et chercheur à l’école en économie et sciences politiques de Londres, ont défendu le potentiel rôle salvateur de l’IA (Intelligence Artificielle) dans le changement climatique.
Les deux chercheurs envisagent même pour le monde “une nouvelle histoire de croissance et de développement tirée par l’investissement et l’innovation dans les technologies vertes, stimulées par l’IA“.
Déjà utilisée dans l’analyse des cultures et l’amélioration des systèmes d’alerte aux catastrophes climatiques, l’IA facilitera selon le duo la décarbonisation en accélérant “les points de basculement et le déploiement de technologies de pointe dans tous les secteurs économiques – tels que la fusion et le solaire, la chimie quantique, la conception de protéines alternatives et bien d’autres“.
Technologie à usage général
Selon le duo Nicholas Stern-Mattia Romani, plus de la moitié des points de basculement pour les technologies vertes clés seront atteints au cours des cinq prochaines années. Le coût de la production d’énergie pour l’énergie solaire et éolienne, y compris le stockage de batteries à court terme, sera inférieur à celui du nouveau charbon et du gaz aux États-Unis dès 2023, et peu de temps après, dans les autres pays.
Les véhicules électriques à batterie non subventionnés devraient, eux, atteindre d’ici 2025-2026 la parité des coûts avec les véhicules à moteur à combustion interne dans tous les segments de véhicules légers du marché.
Bref, l’IA serait sur le point de devenir une technologie à usage général, l’équivalent de l’électricité ou de l’informatique, “susceptible de mettre fin à une longue période de faible croissance et de faible productivité“.
Cette nouvelle révolution, la plus importante depuis la précédente, dite industrielle, demandera des investissements à la hauteur de l’enjeu : 5 à 7 milliards de dollars par an jusqu’en 2030.
Récession ou croissance mondiale ?
Pessimisme ou optimisme ? En matière de prévisions aussi, le forum de Davos a réussi à bousculer les certitudes.
Début janvier, le Fonds monétaire international (FMI) estimait une récession mondiale (soit une augmentation du Pib inférieure à 2%) “possible à 25%“, même si une croissance limitée de 2,7% lui paraissait plus probable. Or, à la fin du mois, il devrait finalement réviser à la hausse son estimation de la croissance. A la séance de clôture du Forum de Davos, Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, s’est dite soulagée par ces nouvelles perspectives. Mais “moins mauvais ne signifie pas bon”, a-t-elle aussi souligné. Voir le verre à moitié plein ou vide, la formule est éculée. Mais elle reste valable même chez les plus grands décideurs, comme nous l’a démontré le dernier Forum de Davos…
Lire aussi >La « coopération dans un monde fragmenté » à l’aube d’un nouvel ordre mondial
Photo à la Une : ©Presse [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role=”not-logged-in”][vc_column][vc_column_text]
La dernière édition 2023 du Forum de Davos a permis à certains décideurs, dont le prix Nobel Al Gore, de jeter un cri d’alarme sur une bataille du changement climatique “en train d’être perdue”. Mais deux chercheurs en économie ont délivré une vision plus optimiste du sujet, en affirmant que l’IA devrait accélérer la révolution verte.
Comme à chaque édition depuis 52 ans, le Forum de Davos a réuni des centaines de PDG et représentants du monde politique et économique, dans la fameuse station de ski suisse. Et cette fois encore, du 16 au 20 janvier dernier, le rendez-vous économique mondial s’est fixé pour ambition de “promouvoir un changement positif du système à long terme par le dialogue public/privé des leaders mondiaux afin d’améliorer l’état du monde“.
Beaucoup d’observateurs s’accordaient cependant à admettre qu’il était particulièrement difficile pour les intervenants de Davos de faire passer un message positif alors que la situation mondiale -sur fond d’inflation, de guerre persistante en Ukraine, et de risque de récession à l’échelle planétaire -était hautement inflammable.
Pas étonnant si dans un tel contexte, on ait pu entendre des projections très opposées en ce qui concerne un sujet de préoccupation majeur, à savoir la bataille contre le réchauffement climatique.
Une bataille pour le climat perdue ?
Pour Al Gore, l’ancien vice-président américain et prix Nobel de la paix pour son action climatique et António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, l’heure est plus que grave… “Nous ne gagnons pas la bataille. Les émissions vont bien plus vite que les solutions que nous devrions mettre en œuvre” a déclaré sans prendre de gants le premier le 18 janvier devant l’assemblée des plus grands de la planète. Celui-ci n’a pas non plus hésité à se demander “comment expliquer aux jeunes activistes que le président de la COP28 (soit le ministre de l’industrie d’Abu Dhabi, à la tête de la compagnie nationale pétrolière de cet émirat) dirige une compagnie pétrolière ?”et comment “espérer parler de la baisse de production des énergies fossiles en laissant les compagnies pétrolières et gazières réduire le moindre petit bout de régulation climatique ?” Le président colombien de gauche António Guterres a enfoncé le clou en dénonçant une “crise climatique entièrement due au mythe économique qu’est le capitalisme” .
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La dernière édition 2023 du Forum de Davos a permis à certains décideurs, dont le prix Nobel Al Gore, de jeter un cri d’alarme sur une bataille du changement climatique “en train d’être perdue”. Mais deux chercheurs en économie ont délivré une vision plus optimiste du sujet, en affirmant que l’IA devrait accélérer la révolution verte.
Comme à chaque édition depuis 52 ans, le Forum de Davos a réuni des centaines de PDG et représentants du monde politique et économique, dans la fameuse station de ski suisse. Et cette fois encore, du 16 au 20 janvier dernier, le rendez-vous économique mondial s’est fixé pour ambition de “promouvoir un changement positif du système à long terme par le dialogue public/privé des leaders mondiaux afin d’améliorer l’état du monde“.
Beaucoup d’observateurs s’accordaient cependant à admettre qu’il était particulièrement difficile pour les intervenants de Davos de faire passer un message positif alors que la situation mondiale -sur fond d’inflation, de guerre persistante en Ukraine, et de risque de récession à l’échelle planétaire -était hautement inflammable.
Pas étonnant si dans un tel contexte, on ait pu entendre des projections très opposées en ce qui concerne un sujet de préoccupation majeur, à savoir la bataille contre le réchauffement climatique.
Une bataille pour le climat perdue ?
Pour Al Gore, l’ancien vice-président américain et prix Nobel de la paix pour son action climatique et António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, l’heure est plus que grave… “Nous ne gagnons pas la bataille. Les émissions vont bien plus vite que les solutions que nous devrions mettre en œuvre” a déclaré sans prendre de gants le premier le 18 janvier devant l’assemblée des plus grands de la planète. Celui-ci n’a pas non plus hésité à se demander “comment expliquer aux jeunes activistes que le président de la COP28 (soit le ministre de l’industrie d’Abu Dhabi, à la tête de la compagnie nationale pétrolière de cet émirat) dirige une compagnie pétrolière ?”et comment “espérer parler de la baisse de production des énergies fossiles en laissant les compagnies pétrolières et gazières réduire le moindre petit bout de régulation climatique ?” Le président colombien de gauche António Guterres a enfoncé le clou en dénonçant une “crise climatique entièrement due au mythe économique qu’est le capitalisme“.
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