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Filière cuir : la durabilité reste un enjeu prioritaire en 2021

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Malgré la pandémie et le contexte économique qui a suivi, la filière du cuir de manière générale a su se montrer résistante. La filière européenne, malgré une baisse de chiffre d’affaire certain, met la priorité sur les défis durables du secteur. Des défis par ailleurs indispensables à sa réputation. 

 

Une filière française résiliente et engagée

 

« En moyenne, l’ensemble du secteur a connu un recul de son activité de 18% l’an dernier et nous prévoyons encore une baisse de 10% à 15% en 2021, en espérant que nous soyons plus proches des 10% que des 15% » , a confié Frank Boehly, président du Conseil national du cuir (CNC), à propos du marché français.

 

En effet la France occupe la place de quatrième pays exportateur d’articles en cuir et de maroquinerie au monde, et de troisième à l’export de cuirs et peaux bruts. L’année 2020 a fait connaître aux tanneurs et mégissiers une baisse d’activité de 22%, aux fabricants de chaussures et distributeurs d’articles en cuir une baisse de 25% et de 15% pour les fabricants de maroquinerie. 

 

Des chiffres conduisant inévitablement à une perte de chiffre d’affaire importante sur l’année. Cependant la filière ne se démonte pas et se prépare déjà à ses prévisions de l’année 2021. Mais plus important encore, l’industrie n’a pas perdu de vue ses priorités en terme de durabilité. Celle-ci a perpétué ses engagements et démarches environnementales tout au long de l’année 2020, notamment par la publication d’un Livre blanc et engagement RSE 2021. 

 

« Nos engagements éthiques et responsables doivent s’inscrire dans la durée, en lien avec les enjeux qui unissent nos entreprises et savoir-faire », a estimé Frank Boehly.

 

Ce sont des démarches nécessaires pour l’industrie du cuir qui souhaite se différencier sur le marché mondial mais aussi contredire l’image d’industrie pollueuse qui lui est souvent associée. Une image d’autant plus importante puisque le marché du luxe et du haut de gamme représente le premier client de l’industrie.

 

«Il est important de montrer que nos entreprises sont actives et engagées. On entend dire que la filière pollue, le tannage au chrome n’a pas bonne presse alors qu’il n’a pas d’impact sur la santé, qu’il n’y a plus aucun rejet dans l’eau, et que les tanneries respectent des régulations pointues», affirme Franck Boehly. 

 

Meilleure gestion de l’eau, réduction des déchets, filtration des émission et traçabilité sont des procédés non seulement mis en place par la filière française du cuir, mais aussi à échelle européenne.

 

Valeur et qualité : la Tannerie Mégisserie européenne conserve sa place de leader

 

COTANCE ( Confédération des Associations Nationales de Tanneurs et Mégissiers de la communauté Européenne ) ainsi qu’ industriAll-Europe ont publié récemment un rapport environnemental de l’industrie européenne du cuir (SER 2020). Dans ce rapport sont répertoriés l’ensemble des démarches environnementales mises en place par le secteur, chiffres à l’appui. À noter que ces engagements ont été entrepris depuis 2009 et qu’un premier rapport avait été publié en 2012.

 

La Tannerie Mégisserie européenne occupe la place de leader mondial en termes de valeur et de qualité. L’UE possède à elle seule 30 % du chiffre d’affaires mondial, et se positionne devant la Chine, le Brésil, l’Inde et les autres producteurs.

 

COTANCE s’est engagé par ailleurs dans le pacte de la mode institué lors du G7 à Biarritz, au coté de 32 marques de luxe et de mode qui sont pour la plupart clients des tanneurs.

 

Le cuir est un matériau naturel et biodégradable. Parti de là, il est essentiel et logique que sa production n’engendre pas démesurément des dégâts environnementaux. D’autant que la plupart sont évitables. La filière se doit d’ailleurs de respecter des normes sociales et environnementales strictes.

 

L’industrie européenne contrôle et érige ses objectifs sur les segments sociaux, environnementaux et éthiques de son secteur. Elle détermine également dans ses rapports les objectifs et enjeux pour l’avenir, après avoir illustré les avancées réalisées par celle-ci. 

 

Concernant son empreinte sociale, la filière veille ainsi considérablement à ce que soit respecté la valorisation des ressources humaines ainsi que les conditions d’environnement de travail. Le savoir-faire artisanal, la productivité ainsi que l’innovation bénéficient de ses avantages par la même occasion.

 

À titre d’exemple, les contrats à durée indéterminée représentent 90% des contrats de travail offerts pas la filière, et près de 50 % de la main-d’œuvre est employée dans le secteur de la Tannerie Mégisserie depuis plus de 10 ans, ce qui témoigne d’une importante fidélisation et donc d’excellentes conditions de travail. L’industrie dynamise également le secteur de l’éducation, et favorise la diversité avec 10 % d’employés étrangers et 15,4 d’employés européens.

 

Il est également important de savoir que COTANCE et industriAll-Europe ont mis en place l’outil OIRA qui permet d’aider pour les entreprises de la tannerie, la gérance des risques de sécurité au travail.

 

En terme d’empreinte environnementale, l’industrie contrôle sa consommation de produits chimiques et d’eau, sa consommation énergétique et sa répartition des sources d’énergies. Elle veille également à la gestion de ses déchets et à l’élimination de la pollution de l’eau. Elle a de plus recours au PEFCR, un outil officiel d’évaluation de la performance environnementale du cuir.

 

Bilan : la filière a réduit de 12% sa consommation énergétique grâce à la mise en œuvre de solutions d’efficience énergétique, notamment le remplacement des anciennes installations et machines par des équipements modernes à faible consommation. De la même manière, entre 2016 et 2018, les tanneries mégisseries européennes ont consommé environ 7 % moins d’eau que la quantité publiée pour les années 2010-2011. Également, le gaz naturel est de plus en plus utilisé pour les opérations de séchage, et les tanneries mégisseries l’utilisent désormais davantage que l’électricité.

 

Au fil des années, l’industrie européenne du cuir a donc investi colossalement dans sa responsabilité sociale avec un chiffre d’environ 4% du chiffre d’affaire. Cette valeur représente le « seuil d’équilibre » entre l’augmentation des investissements/coûts et l’efficience du traitement, selon le rapport. Elle témoigne également de la priorité du développement durable pour l’ensemble des acteurs de l’industrie. 

 

Ces efforts ne sont pas sans récompenses et ont permis à cette dernière d’acquérir un grand nombre de certifications dans le domaine telles que l’ICEC, le Leather Working Group Ltd, ECOL…

 

Concernant les objectifs et enjeux futurs, l’industrie compte se focaliser sur la traçabilité des peaux au niveau mondiale ainsi que sur ses partenaires sociaux avec le Sud-Est de l’Europe.

 

La traçabilité permettra dans un premier temps de protéger le blason du cuir en fournissant l’origine et le chemin suivi des peaux dans sa totalité. Dans un second temps, elle convaincra le consommateur de la qualité haut de gamme du produit ainsi que du respect des animaux et de l’environnement dans sa fabrication.

 

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Photo à la Une : © Presse[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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