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Décès d’un génie de la mode : Pierre Cardin

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Ce mardi 20 décembre, le monde de la haute couture est en deuil, le célèbre couturier français est décédé ce matin à l’âge de 98 ans à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. 

 

Le créateur visionnaire, avant gardiste et innovateur, connu pour ses créations à l’esprit futuriste représentait pour autant le dernier couturier associé à la mode des années 60. 

 

Ce dernier aimait d’ailleurs répéter «Je suis le seul nom libre de la mode. Depuis les années 1950, je suis resté Pierre Cardin de A à Z. Tous les autres sont morts ou alors passés dans d’autres mains ».

 

Pionnier dans la haute couture depuis 70 ans, il représentait sans aucun doute une figure emblématique de cet univers du prêt à porter. Il débute sa carrière avec des créations de costumes tels que ceux de “La Belle et la Bête” pour le film de Jean Cocteau et travaille avec de grands créateurs comme Elsa Schiaparelli ou Christian Dior. Pierre Cardin n’hésite d’ailleurs jamais à rappeler les effets positifs de ces collaborations dans son parcours. 

 

“J’ai eu la chance de travailler avec Jean Cocteau, Christian Bérard, Max Ophüls, Christian Dior, Jean Delannoy, tous les grands en somme. J’ai eu des maîtres qui m’ont donné la force d’exister à travers mon originalité, ma personnalité” , s’était-il confié à Reuters en février. 

 

Sa carrière débute réellement lorsqu’il crée sa propre maison en 1950, il présente d’ailleurs sa première collection trois ans plus tard avec la “robe bulle” qui fait fureur. Par la suite, il ouvre deux boutiques, Eve et Adam, chacune dédiée à la mode femme et homme respectivement. 

 

Être le premier, le seul et l’unique, telle était la philosophie de vie de Pierre Cardin, il fut alors également le premier à connaitre un franc succès pour sa mode expérimentale et futuriste dans les années 60. Il construit ainsi sa réputation d’acteur du futur de la mode, aux côtés de Paco Rabanne et André Courrèges.

 

C’est en 1960 que Pierre Cardin se lance dans les affaires et entame les contrats de licence et de franchise et fait de son nom, une célèbre marque commerciale. C’est le premier à développer dans l’univers du luxe ce type de politique et il deviendra d’ailleurs pas la suite l’homme premier en nombre de licences ( 850 ) et de ventes https://libido-de.com/.

 

Cependant son système de licence ainsi que l’extension de son empire lui firent défaut, son image fut détériorée ainsi que celle de sa maison, ce qui lui valut la perte de confiance de ses pairs, jugeant cela peu en adéquation avec l’idée de la couture ou du luxe. La diversification de sa marque pouvait ainsi aller du textile aux arts de la table, en passant par les briquets, sacs en plastiques ou encore l’eau minérale.

 

Provocateur, ambitieux et amateur des arts mais non de succès modeste, il fait ce qui lui plait et ce qui lui semble être bon. 

 

En 1958, il s’arme ainsi de jeunes garçons étudiants au physique avantageux pour assurer son défilé dans les salons du Crillon, et devient ainsi le premier à faire défiler l’homme.

 

En 1959, il décide de mettre de côté la haute couture pour se consacrer au prêt-à-porter, plus accessible. « Pour créer des vêtements qui habillent aussi bien la Duchesse de Windsor que les concierges. »

 

Son empire s’étend également dans l’immobilier. En 1970, il s’offre le théâtre des ambassadeurs qui devient par la suite l’espace Pierre Cardin, puis Maxim’s et le château du marquis de Sade, à Lacoste, dans le Lubéron. Par la suite, il créera la galerie Pierre Cardin à Paris ainsi que le Théâtre de la Mer à Théoule-sur-mer. Aujourd’hui, une cinquantaine de maisons lui appartenant peuvent être recensées.

 

En 1974, il figure parmi les premiers couturiers à apparaître à la Une du célèbre magazine américain Time sur laquelle il pose torse nu vêtu uniquement d’une serviette maison autour de la taille et de chaussettes. Il est entouré d’un fauteuil et d’un miroir silhouette estampillés Pierre Cardin. L’exemple que parfois une seule image peut valoir tous les mots du monde pour décrire une personnalité. 

 

Le créateur aimait se faire remarquer, il aimait la différence et allait donc volontairement à contre sens, quitte à se mettre à dos ses confrères. C’était une personnalité qui ne pouvait pas être comme tout le monde à tel point que son nom incarne à lui seul tout le contraire du mot “banal”. Il était partisan de la révolution de la mode et contre toute sphère élitiste.

 

“Des maisons comme Hermès sont très belles. On assiste, là, à un luxe d’argent mais pas de création”.

 

Sa personnalité exubérante et audacieuse ressortait forcément dans ses créations et collections, celles-ci étant réalisées avec des matériaux insolites, comme les cuissardes en vinyle, les cols cheminées, les robes trois trous en tissu thermoformé, les combinaisons de cosmonautes unisexes, les fourreaux lampions, les chapeaux satellites, les tuniques cible ou encore les jupes cerceaux. 

 

Tout ceci présenté à travers bien évidemment des défilés plus originaux les uns que les autres. Qui ne connait pas son célèbre défilé de la place Rouge à Moscou ou encore celui qui s’est tenu au milieu du désert de Gobi en 2007? Même après l’arrêt de ses défilés, l’amoureux de la mode continuait d’organiser des shows dans ses différentes propriétés. 

 

Aujourd’hui, le monde de la mode doit donc dire au revoir à contre cœur à l’homme qui la révolutionna et qui fit de celle-ci une œuvre d’art. Les hommages depuis l’annonce de cette nouvelle ce matin se multiplient, ce qui en dit long sur le parcours de l’homme au talent si exceptionnel.

 

“Il a fait des choses extravagantes, extraordinaires qui étaient totalement nouvelles. C’était de l’invention totale sa mode” , déclare Chantal Thomas.

 

“C’est un moment extrêmement triste parce que Pierre Cardin, c’est un visionnaire, c’est quelqu’un qui a anticipé ce qu’est la mode d’aujourd’hui” , selon Jean-Charles de Castelbajac.

 

Il a inventé le prêt-à-porter en faisant défiler du prêt-à-porter féminin aux Galeries Lafayette ou au Printemps (…) Et voilà qu’un grand couturier dessinait dans un grand magasin une collection de prêt à porter. Les gens étaient furieux contre lui. C’était un scandale gigantesque. Puis il a lancé l’homme” , souligne Ralph Toledano.

 

“C’est un homme qui déplaçait les montagnes qui avait une sorte d’audace créative et inventive assez fabuleuse” , poursuit Jack Lang.

 

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Photo à la Une : © Pierre Cardin[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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