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Hôtels à l’arrêt depuis mi-mars, restrictions de déplacement, absence de touristes : l’hôtellerie a été un des premiers secteurs immédiatement atteints par la crise du Covid-19. De la petite hôtellerie à l’hôtellerie de luxe, c’est l’industrie hôtelière dans son ensemble qui assiste, impuissante, à l’effondrement de son économie. Selon le groupe d’études statistiques STR et le cabinet spécialisé In Extenso, elle ne devrait pas retrouver son niveau d’activité de 2019 avant 2022, au mieux. Analyse avec perspectives économiques.
Dans une visioconférence donnée début avril, le groupe STR et le cabinet In Extenso, duo expert de l’hôtellerie, ont présenté une étude commune sur l’impact du Covid-19 sur le secteur de l’hôtellerie en France et en Europe. Ils ont ainsi pu faire état de la situation actuelle et livrer leurs prévisions pour l’avenir, entre inquiétudes et incertitudes.
L’activité des hôteliers et leur chiffre d’affaires en chute libre
Un état des lieux très pessimiste de l’hôtellerie française et européenne a été livré par ce duo de spécialistes : une activité actuelle réduite à quasi-néant par l’impact de la pandémie et des résultats qui font état de chutes “drastiques” de taux d’occupation : – 96% en Hongrie, – 87% en Espagne, – 86% en Italie, et – 75% en France.
Même sombre scénario pour le revenu par chambre disponible – l’indicateur de rentabilité opérationnelle des hôteliers – en baisse de 61,1 % en Europe le 29 mars dernier. Selon le groupe d’études statistiques STR, la chute moyenne de la recette unitaire par chambre disponible a été particulièrement marquée dans les villes européennes : un recul de 75 % à été constaté à Paris au mois de mars ainsi que de 86 % à Rome.
Si bien que l’étude STR-In Extenso ne mise pas sur une véritable reprise du secteur hôtelier avant quelques années. Selon cette dernière, la reprise ne se dessinera en effet véritablement qu’à partir de 2021 pour les hôteliers et il faudrait même compter une année de plus, au minimum, pour retrouver le marché d’avant crise.
« La reprise est attendue en Europe pour 2021. Le retour aux résultats de 2019 interviendra en 2022. Il faut compter trois à quatre ans pour retrouver une situation d’avant crise », a jugé Aoife Roche, directrice des comptes clients pour la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique chez STR.
« Un retour au niveau antérieur avant 18 mois est peu probable », a confirmé Olivier Petit, associé au sein du pôle « Tourisme, Culture & Hôtellerie » d’In Extenso. « On est dans le meilleur des cas avec un retour de la situation de 2019 en 2022. L’expérience des crises précédentes nous a montré qu’il fallait compter 24 à 36 mois pour retrouver une situation antérieure. Mais la crise actuelle est bien plus brutale encore », a-t-il précisé.
Et même si la Chine montre ses premiers signes de redémarrage avec un taux d’occupation des hôtels qui redécolle depuis la réouverture de certains établissements, Olivier Petit demeure alarmiste : “On peut réenclencher les flux rapidement. (…) Mais les tarifs, eux, sont à la baisse et il faut six mois pour les rétablir”.
Des espoirs pour l’hôtellerie économique
Alors que le rétablissement du trafic aérien et la reprise du tourisme ne sont pas prévus pour demain, les palaces et établissements de luxe, dont la clientèle est principalement étrangère, risquent très probablement de souffrir le plus. “Les Américains ne vont pas revenir tout de suite en France”, prévient Olivier Petit, du cabinet In Extenso.
De surcroît, le marché des séminaires, congrès et autres événementiels ne va pas redémarrer d’emblée dans les hôtels 4 et 5 étoiles selon l’avis des deux spécialistes.
À l’inverse, ils estiment que la reprise de l’hôtellerie en France, comme partout en Europe, sera dans le futur alimentée par une demande domestique et bénéficiera en premier lieu à l’hôtellerie économique.
En effet dans un contexte de crise, la demande se fait toujours davantage locale, ou du moins régionale, car les voyageurs privilégient la proximité pour leurs loisirs et leurs séjours touristiques, par sécurité.
Des hôtels économiques, indépendants, franchisés et “bien positionnés” géographiquement sur le territoire national (en bord de mer, à la campagne, à la montagne) pourraient alors profiter d’une reprise accélérée de leurs activités : le segment économique va repartir “plus vite” que les autres, assure Olivier Petit.
Une lueur d’espoir donc pour les économies nationales. En France, si la sortie de crise a lieu avant l’été, Olivier Petit perçoit une saison estivale qui pourrait être “un bon soutien pour l’hôtellerie française, même en l’absence de la clientèle étrangère”.
Ainsi, si la date du 11 mai est dores et déjà exclue pour une reprise des activités, et si la chute de l’activité tant en France qu’à l’étranger est estimée bien plus forte qu’au moment de la crise de 2008-2009 selon les deux experts, les hôteliers continuent à aspirer à une reprise progressive, pour enrayer l’hémorragie de chiffre d’affaires et éviter les faillites.
C’est déjà le cas du groupe Accor, qui s’est associé au leader mondial de l’inspection, de la certification et des essais en laboratoire Bureau Veritas afin de définir de nouveaux standards sanitaires et de rassurer sur l’hygiène de ses hôtels.
Face à un ennemi invisible et des prédictions moroses, les hôtels se réinventent pour relancer leurs activités, retrouver un nouvel élan et assurer leur pérennité.
Lire aussi > Hôtellerie française : l’impact dévastateur du coronavirus
Photo à la Une : © Four Seasons Hotel George V Paris[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role=”not-logged-in”][vc_column][vc_column_text]
Hôtels à l’arrêt depuis mi-mars, restrictions de déplacement, absence de touristes : l’hôtellerie a été un des premiers secteurs immédiatement atteints par la crise du Covid-19. De la petite hôtellerie à l’hôtellerie de luxe, c’est l’industrie hôtelière dans son ensemble qui assiste, impuissante, à l’effondrement de son économie. Selon le groupe d’études statistiques STR et le cabinet spécialisé In Extenso, elle ne devrait pas retrouver son niveau d’activité de 2019 avant 2022, au mieux. Analyse avec perspectives économiques.
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