/
8 mins lecture

Coronavirus : comment le monde de la mode et du luxe s’organise pour le combattre ?

[vc_row][vc_column][vc_column_text]

[arm_restrict_content plan=”1,” type=”show”] Après LVMH et Kering, le géant des cosmétiques Estée Lauder est l’un des derniers à annoncer qu’il s’attelait à la production de gel hydroalcoolique et allait multiplier les dons. Depuis que la pandémie du Covid-19 sévit dans le monde, le secteur de la mode et du luxe est en crise. Chute de la demande des acheteurs chinois, fermeture d’usines dans les principales régions manufacturières d’Italie, le coronavirus impacte par extension toute l’économie du luxe. Voici le dernier bilan détaillé de l’engagement des marques de luxe pour faire face à une crise sanitaire sans précédent.

 

Un secteur touché de plein fouet

 

Un scénario d’horreur qui commence en Asie de l’Est au dernier trimestre de 2019. La Chine, moteur de l’industrie du luxe, devient le berceau de la nouvelle épidémie de Covid-19. Une crise sanitaire d’une ampleur inédite qui impacte très fortement le secteur de la mode et du luxe chinois, tant au niveau commercial – puisque la consommation, notamment des biens de luxe, est en chute libre, qu’au niveau industriel – puisque la production, confrontée à un amenuisement de la demande, est forcée à ralentir.

 

Très vite l’épidémie prend une ampleur mondiale et devient une pandémie redoutée par tous. Compte tenu de l’importance de la Chine dans la production de l’habillement français et international, les pays du monde entier font face à un bouleversement de leur chaîne de production et doivent revoir leur offre à la baisse. Et parce que les consommateurs chinois représentent 35% des achats de luxe au niveau mondial, les leaders mondiaux de la mode et du luxe subissent une dégringolade de leurs activités : raréfaction des touristes, chute de la demande, chiffre d’affaire en déclin.

 

Alors que les pays européens annoncent peu à peu leur confinement et la cessation de « toute activité de production non essentielle », c’est l’industrie de la mode et du luxe dans son ensemble qui se trouve donc impactée. L’imbrication des pays au niveau productif et la suffocation de la Chine, pays clé pour les groupes de luxe, entraînent partout dans le monde la fermeture de multiples réseaux de boutiques, puis, inévitablement, des différents ateliers de production.

 

En Italie, Gucci annonce alors la fermeture de ses sites de productions dans les régions italiennes de Toscane et des Marches jusqu’à fin mars minimum. La région nord de l’Italie, qui abrite 60 % des fabricants de textile et de vêtements du pays, doit fermer les portes à des millions de consommateurs.

 

En France, la maison de luxe Chanel prend la décision le jeudi 19 mars dans un communiqué de « fermer progressivement, pour deux semaines, tous ses sites de production en France, en Italie et en Suisse ainsi que ses ateliers de Haute Couture et de prêt-à-porter, d’artisanat et de joaillerie, conformément aux dernières instructions du gouvernement ». Dans la foulée, la maison Hermès annonce également la fermeture jusqu’à nouvel ordre de toutes ses usines en France, soit une quarantaine de manufactures et de tanneries.

 

Le report des différents événements mode est lui aussi inéluctable : les grandes maisons italiennes annoncent les unes après les autres l’annulation de leur défilé Croisière prévu entre mars et juin 2020 : Gucci, Prada, Giorgio Armani, Versace puis Max Mara. En France, le Festival international de mode et de photographie de Hyères présidé par le créateur JW. Anderson est décalé à une date ultérieure, tout comme le très attendu événement équestre « Saut Hermès » au Grand Palais.

 

Bilan : Un préjudice estimé à plusieurs milliards pour les dirigeants des marques du luxe, comme c’est le cas par exemple pour la marque américaine Ralph Lauren qui estime une chute de ses ventes entre 51 à 65 millions d’euros en 2020.

 

À circonstances exceptionnelles, mobilisation exceptionnelle

 

Face à une guerre d’une nouvelle forme, la mobilisation du secteur du luxe et de la mode est unanime. Les grandes maisons s’engagent pour faire front, ensemble, contre le pire fléau des dix dernières décennies.

 

Les géants Hermès et l’Oréal ainsi que le groupe de luxe LVMH (Guerlain, Dior, Givenchy) ont tous annoncés détourner leurs sites de production pour fabriquer du gel hydroalcoolique en grande quantité afin de les distribuer gratuitement aux hôpitaux français, contribuant ainsi à mieux équiper le personnel soignant et à contrer les problèmes de pénurie.

 

Le géant du luxe Kering annonçait aussi dans un communiqué publié le dimanche 22 mars avoir converti les ateliers de production de ses filiales Balenciaga et Saint Laurent en sites de fabrication de masques, et qu’ainsi trois millions de masques chirurgicaux venus de Chine seraient remis “dans les prochains jours” aux services de santé français. La maison Gucci, fleuron italien de Kering, s’est pour sa part engagée à fabriquer un million de masques chirurgicaux et plus de 50.000 blouses pour le personnel soignant en Italie, pays le plus sévèrement touché par la pandémie.

 

De même, la griffe italienne Prada s’est fixé comme objectif de fabriquer – sur son site de production de Montone en Italie – 80 000 blouses de protection et 110 000 masques d’ici le 6 avril prochain.

 

Le groupe Inditex (Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti…) a quant à lui mis ses usines de production à disposition du gouvernement espagnol pour fabriquer le matériel nécessaire aux hôpitaux du pays à savoir des gants, des couvre-chaussures et d’autres protections pour le visage.

 

Une mode solidaire donc, qui se dresse contre un fléau commun et qui puise dans ses ressources pour trouver les moyens techniques et matériels de soutenir l’effort mondial contre l’épidémie du coronavirus.

 

Des dons en cascade

 

A côté de ces actions concrètes, les grands noms du luxe ont également fait des promesses de dons allant jusqu’à plusieurs millions d’euros par jour. Une mobilisation financière qui montre l’entraide des acteurs de la mode et du luxe pour lutter, collectivement, contre l’épidémie du coronavirus.

 

Afin de soutenir l’Italie, nation la plus touchée par l’épidémie, Giorgio Armani a versé le 10 mars dernier 1,25 million d’euros aux hôpitaux italiens, suivi par Donatella Versace qui a fait don de 200.000 euros à l’hôpital San Raffaele de Milan. La famille Benetton a aussi décidé d’agir via sa holding Edizione pour aider quatre hôpitaux italiens situés à Trévise, Rome et Milan en débloquant une somme de 3 millions d’euros. La marque Moncler s’est, elle, engagée à verser 10 millions d’euros pour participer à la construction d’un hôpital près de Milan dans la région de la Lombardie, l’une des plus sévèrement touchées par l’épidémie.

 

D’autres acteurs italiens du luxe se sont mobilisés pour lutter à leur façon contre la crise du coronavirus, notamment en soutenant les projets de recherche de différents instituts de santé dans le pays. Sans dévoiler le montant, la marque horlogère Bulgari a ainsi indiqué avoir effectué en février un don à l’institut Lazzaro Spallanzani de Rome pour aider sa recherche d’un vaccin contre le virus Covid-19. La maison Dolce & Gabbana officialisait dans le même temps son soutien financier à l’université milanaise Humanitas en faveur d’une étude pionnière sur le virus.

 

Plusieurs autres grands groupes de mode ont également fait savoir qu’ils verseraient des aides financières, à l’image du groupe Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels et Chloé) qui a promis 1,2 million d’euros pour lutter contre la pandémie ainsi que de la marque Zadig & Voltaire qui annonçaient le vendredi 20 mars que 20% de ses ventes en ligne seraient reversés à la Fondation des Hôpitaux de Paris. « Il nous semble primordial de soutenir le travail et la Fondation des Hôpitaux de Paris et de France qui aide concrètement tout le personnel soignant dans leur quotidien et l’accomplissement de leurs missions », a indiqué Cecilia Bönström, directrice artistique de la griffe.

 

Des initiatives nombreuses et variées qui témoignent du bel élan de solidarité émanant de l’industrie mode et luxe. Un secteur qui compte bien, après ce douloureux épisode, renaître grandi et renforcé. D’autant qu’il bénéficie aussi du soutien des personnalités du monde entier. A commencer par l’influenceuse mode incontournable Chiara Ferragni qui a lancé sur son compte Instagram une cagnotte pour récolter des fonds pour l’hôpital San Raffaele à Milan. Au résultat : la somme record de 3 millions d’euros récoltée en moins de 24 heures. À ce jour, elle comptabilise plus de 4,1 millions d’euros récoltés.

 

 

Lire aussi > LVMH se mobilise pour fournir plusieurs millions de masques en France

 

Photo à la Une : © Lancôme

 

[armelse] [/arm_restrict_content]

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]

[arm_restrict_content plan=”1,” type=”hide”] Après LVMH et Kering, le géant des cosmétiques Estée Lauder est l’un des derniers à annoncer qu’il s’attelait à la production de gel hydroalcoolique et allait multiplier les dons. Depuis que la pandémie du Covid-19 sévit dans le monde, le secteur de la mode et du luxe est en crise. Chute de la demande des acheteurs chinois, fermeture d’usines dans les principales régions manufacturières d’Italie, le coronavirus impacte par extension toute l’économie du luxe. Voici le dernier bilan détaillé de l’engagement des marques de luxe pour faire face à une crise sanitaire sans précédent.

 

Un secteur touché de plein fouet

 

Un scénario d’horreur qui commence en Asie de l’Est au dernier trimestre de 2019. La Chine, moteur de l’industrie du luxe, devient le berceau de la nouvelle épidémie de Covid-19. Une crise sanitaire d’une ampleur inédite qui impacte très fortement le secteur de la mode et du luxe chinois, tant au niveau commercial – puisque la consommation, notamment des biens de luxe, est en chute libre, qu’au niveau industriel – puisque la production, confrontée à un amenuisement de la demande, est forcée à ralentir.

 

Très vite l’épidémie prend une ampleur mondiale et devient une pandémie redoutée par tous. Compte tenu de l’importance de la Chine dans la production de l’habillement français et international, les pays du monde entier font face à un bouleversement de leur chaîne de production et doivent revoir leur offre à la baisse. Et parce que les consommateurs chinois représentent 35% des achats de luxe au niveau mondial, les leaders mondiaux de la mode et du luxe subissent une dégringolade de leurs activités : raréfaction des touristes, chute de la demande, chiffre d’affaire en déclin.

 

 

Cet article est réservé aux abonnés.

Abonnez-vous GRATUITEMENT pendant 1 mois avec le code promotionnel TELEWORK!

Accédez en illimité à tous les articles et vivez une expérience de lecture inédite, contenus en avant-première, newsletters exclusives…

Je m’abonne!

Déjà un compte? Connectez-vous.

 

 

 

Photo à la Une: © Lancôme

[armelse] [/arm_restrict_content][/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

The editorial team

Thanks to its extensive knowledge of these sectors, the Luxus + editorial team deciphers for its readers the main economic and technological stakes in fashion, watchmaking, jewelry, gastronomy, perfumes and cosmetics, hotels, and prestigious real estate.

Article précédent

[Luxus + Magazine] The watchmaking house Baume and the high-end ski brand ZAG sign a new watch

Article suivant

Coronavirus: How is the fashion and luxury industry organized to fight it?

Dernier en date de