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Poursuivis pour abus de confiance, 7 ex-salariés d’Hermès encourent jusqu’à sept ans de prison et 750.000 euros d’amende pour avoir fabriqué de façon clandestine puis vendu des dizaines de sacs contrefaits du géant du luxe français, et notamment du célèbre modèle Birkin. Jugés à Paris depuis le 24 juin, ils ont dit regretter avoir “trahi” l’entreprise dans laquelle ils travaillaient depuis de longues années. Récit d’un procès riche en rebondissement qui se clôturera aujourd’hui.
Une affaire de contrefaçon qui remonte à 2013
Dix individus au total, dont sept anciens salariés de la maison de luxe française, comparaissent depuis mercredi, soupçonnées d’avoir fabriqué et écoulé des répliques de l’emblématique modèle “Birkin”, objet le plus vendu et le plus rentable de la marque, nommé ainsi car inspiré par l’actrice franco-britannique Jane Birkin.
Ils auraient réalisé entre 2013 et 2014 au moins une dizaine de séries de 8 à 10 sacs Birkin et écoulé plusieurs exemplaires. Pour Hermès, le préjudice s’élève à 1,3 million d’euros.
L’affaire a démarré de façon fortuite, après la mise sur écoute de l’appartement d’un homme, alors soupçonné d’écouler en Asie des sacs volés dans des camions en France, a décrit mercredi 24 juin le président de la 11e chambre correctionnelle, au premier jour du procès.
L’enquête a ensuite mis au jour l’existence d’un “atelier clandestin de confection” et d’un “réseau” particulièrement bien organisé, avec des rôles dévolus à chacun : certains partageaient leur savoir faire acquis lorsqu’ils travaillaient chez Hermès, d’autres se chargeait de l’approvisionnement en peaux de crocodile auprès d’un fournisseur italien, tandis que d’autres encore étaient chargés de vendre ces “vrais faux” sacs à des touristes asiatiques à des prix exorbitants.
Cinq autres personnes, alors salariés d’Hermès, sont mises en cause: un orfèvre, pour avoir fourni les bijoux ornant les sacs et quatre selliers-maroquiniers, deux femmes et deux hommes, pour avoir réalisé les opérations très minutieuses d’assemblage, de “retournage” ou encore les finitions des sacs.
Certains d’entre eux sont même accusés d’avoir subtilisé, sur leur lieu de travail, des chutes de cuir, des outils, des pièces métalliques, des fermetures éclairs ou des modèles voués à la destruction, afin de parfaire la ressemblance.
“Oui, j’ai trahi Hermès…”
Dix personnes comparaissent donc depuis mercredi et jusqu’à ce soir devant le tribunal correctionnel de Paris pour cette manufacture parallèle.
Un procès de trois jours plein de péripéties, durant lequel les accusés ont notamment fait part de leurs regrets.
Notamment un des organisateurs présumés du réseau, accusé d’avoir retiré environ 44.000 euros de cette manufacture illégale en glissant des morceaux de cuir et des pièces de sacs Hermès dans son blouson de moto.
“Tout ce que j’avais, je le mettais dans un coffre. […] Sur le moment, je ne pense pas avoir vu la gravité de la chose. J’ai voulu faire plaisir à mes enfants, pas dans le quotidien, mais pour l’avenir. […] Je le regrette par dessus tout, auprès du tribunal et de la société surtout. Hermès c’est une grande famille et j’ai trahi, je l’ai trahie”. a affirmé cet homme, aujourd’hui âgé de 45 ans.
“C’est l’appât du gain, l’argent facile” : à la barre, un autre salarié chez Hermès pendant 19 ans, reconnait avoir assemblé les pièces et fait les coutures d'”une bonne dizaine de sacs” entre 2013 et 2014, en-dehors de l’atelier dans lequel il travaillait, lui aussi pour des raisons pécuniaires.
En plus d’avoir été salariés de la célèbre maison, leur point commun est donc leur intérêt cupide pour une filière illégale mais très lucrative.
La quasi-totalité des prévenus n’a pas de casier judiciaire. Ils avaient des “situations stables“, étaient “passionnés” par leur métier et pourtant, “ils franchissent le Rubicon. C’est étonnant“, a souligné le président du tribunal Benjamin Blanchet.
On attend donc le verdict du procès de ces faussaires de sacs qui doit être annoncé ce vendredi soir.
Photo à la Une : © Nicolas Roger[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]