La Fashion Week arrive à son terme à Paris. Retour sur les défilés marquants de ce week-end, entre boue et émotions.
Vaporeux chez Léonard
Pour sa collection printemps-été 2023, Léonard a mis le cap sur Moustique, cette petite île paradisiaque au cœur de la mer des Caraïbes, joyau de l’archipel des Grenadines. Sur une palette chromatique vitaminée composée d’orange vif, de jaune solaire, de bleu turquoise et de pastels délavés, Georg Lux, le directeur de la création, a conjugué les imprimés signature de la griffe, réalisés à la main depuis 1958. Il a ainsi fait revivre un dessin des années soixante-dix composé de grandes fleurs tropicales issues des archives.
Parmi les pièces maîtresse, ont ainsi pris la lumière une robe en macramé façon filet de pêche couture, parsemée de pampilles métalliques dorées, ainsi que des robes parachutes en soie imprimée aux volumes vaporeux.
Légèreté chez Elie Saab
Aucune fausse note du côté d’Elie Saab. Entre la dentelle épaisse et le crochet subtils sur des chemises et robes blanches, les costumes ultra-désirables délavés et les broderies de fleurs, les silhouettes donnent (déjà) envie d’être au printemps.
Premier défilé parisien pour Victoria Beckham
Pour la première fois dans son histoire, Victoria Beckham a défilé à la Fashion Week de Paris. Outre l’émotion palpable de la créatrice, on retiendra une veste de motard avec des revers pointus embossés, les pièces tailleur, en particulier un blazer en lin noir très masculin, cependant féminisé par un dos ouvert maintenu par une simple sangle mais aussi les robes élancées, drapées ou froncées, dans une toile de lin, de mousseline ou d’organza imprimé.
De la boue chez Balenciaga
Les invités ont été conviés au défilé Balenciaga de cette saison par le biais d’un portefeuille “perdu” ayant appartenu à Natalia Antunes. Cette invitation énigmatique plantait le décor de ce qui était sur le point de se produire, un show dans la boue, emmené par Kanye West, l’ami du créateur.
Dans les notes du défilé, Demna a déclaré qu’il a “décidé de ne plus expliquer” ses “collections et de ne plus verbaliser “ses” créations, mais d’exprimer un état d’esprit… Le décor de ce défilé est une métaphore de la recherche de la vérité et de la terre à terre. Laissons chacun être n’importe qui et faisons l’amour, pas la guerre”. Libre au spectateur de se faire son propre avis sur la collection. L’homme, en tenue de guerrier -pantalon à poches ou jean usé, gilet pare-balle, sweat à capuche tâché, débardeur en maille ou torse nu- rappelle le monde hostile et les soldats du conflit ukrainien. Alors que les femmes, à la féminité et la séduction exacerbée par des robes glamour sont synonymes de paix et de vie dans ce monde dur et abîmé.
La féminité a vraiment fait son retour sur les podiums parisiens.
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Photo à la Une : © Filippo Fior / Gorunway.com