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Mode africaine (1/2) : Des tissus traditionnels pour une mode contemporaine

SANDTON, SOUTH AFRICA - OCTOBER 11: Loin Cloth & Ashes (Tanzania) Show during Day 2 the Africa Fashion International (AFI) 2019 - Joburg Fashion Week at the Sandton Convention Centre on October 11, 2019 in Sandton, South Africa. The event, themed: African Fashion Unites, is part of the three-day event taking place from 10-12 October 2019, where international acclaimed designers showcased their latest collections. (Photo by Oupa Bopape/Gallo Images via Getty Images)

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En tissant des motifs contemporains dans un tissu traditionnel d’Afrique de l’Ouest, les designers nigérians créent une nouvelle esthétique et marient à la perfection à travers leurs collections, la tradition, le luxe, et la vie de tous les jours.

 

La beauté et la complexité des tissus traditionnels nigérians tels que l’adire, l’aso oke ou encore l’ankara sont dévoilées au monde entier grâce à la redécouverte qu’en a fait la nouvelle génération de designers.

 

Travaillés grâce à des procédés naturels et durables, et transmis de génération en génération, ces textiles répondent alors parfaitement aux attentes de l’industrie internationale du luxe qui se concentre à nouveau sur les techniques artisanales.

 

Les Nigérians reconstruisent leurs traditions indigènes pour explorer les récits culturels à travers le riche langage de l’artisanat d’après Uche Pézard, consultante en marques de luxe basée à Paris.

 

“Ce qui se passe est une énorme transformation”, dit-elle, “Être un designer nigérian aujourd’hui, c’est utiliser la mode comme une plateforme pour promouvoir la culture et le patrimoine.”

 

Elle affirme également que les processus de production employés par les labels nigérians sont un modèle à suivre en terme de durabilité. “Les marques africaines sont le modèle à suivre”, explique-t-elle. “Au Nigeria, par défaut, on ne peut rien gaspiller, car il y a la réalité de la pénurie. Dans de nombreux cas, les artisans sont limités en nombre. Vous avez déjà beaucoup de restrictions au sein de la chaîne d’approvisionnement.”

 

À noter que d’après un rapport de 2019 de l’université Cornell, le Nigeria abritait autrefois la plus grande industrie textile d’Afrique, avec plus de 180 usines employant 450 000 personnes dans les années 1970 et au début des années 1980. Aujourd’hui, peu de ces entreprises existent.

 

L’aso oke redécouvert par le designer Tsemaye Binitie

 

À partir d’un tissu tissé à la main originaire du peuple Yoruba et utilisé historiquement pour les grandes occasions, le designer Tsemaye Binitie a créé une mode qui pourra “combler le fossé entre le luxe et le quotidien”, espère-t’il.

 

 

“C’est une sorte de tissu informé, de couleur informée, de style informé”.

 

Pou parvenir à ce résultat, le créateur a passé au peigne fin les archives d’aso oke de sa mère et de sa tante, ce qui lui a permis de redécouvrir les subtilités de ce tissu qu’il considérait comme acquis dans son enfance.

 

“Elles ont un trésor d’aso oke. C’est une histoire qui tient dans une valise” explique-t’il.

 

Binitie collabore avec des tisserands nigérians afin de créer des motifs et des palettes de couleurs modernes et frais. Le créateur considère que l’utilisation du tissu traditionnel confère à ses pièces une originalité et une valeur ajoutée.

 

“Nous pouvons raconter une histoire sur la façon dont le tissu a été fabriqué. Il ne s’agit pas seulement de beauté pour la beauté. Nous aidons la communauté.”

 

“Nous préservons en quelque sorte la culture, vous savez, que nous avons regardé toute notre vie devant nous. Vous savez, les mariages ont des tonnes et des tonnes d’Aso-oke, alors nous essayons simplement de le faire, de le renouveler et de continuer à le faire. Et de l’enseigner à la jeune génération. C’est quelque chose dont on peut être fier. C’est quelque chose que l’on veut porter, quelque chose à célébrer. Quelque chose à utiliser.” a-t-il déclaré à Reuters.

 

Sa collection personnalisée TB12, qui développe ce tissu dans sept teintes différentes, est disponible à un prix compris entre 300 et 4 000 dollars. À titre d’exemple, une robe en aso oke de Tsemaye Binitie se vend à plus de 1 800 dollars.

 

 

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“Nous avons commencé à utiliser l’art et la culture africains contemporains dans les fils de la collection, donc vous en voyez des allusions ou des (signes) très… évidents”, a déclaré Binitie.

 

Binitie a fait ses débuts en tant qu’assistant de design chez Stella McCartney en 2005, et a commencé à utiliser ce tissu en 2017. Ses créations phares, les robes jaunes, sont également imprégnées de coton et de soie pour leur donner un côté post-moderne.

 

Le batkara, travaillé par Lisa Folawiyo

 

Lisa Folawiyo, une autre créatrice de Lagos, est spécialisée dans un tissu traditionnel différent, les imprimés en cire d’Afrique de l’Ouest connus sous le nom d’Ankara, ainsi que sa collection hybride, appelée Batkara.

 

Ce tissu hybride, baptisé batkara, est né d’un embellissement du batik, d’origine, néerlandais, utilisés dans les créations de la designer. En effet elle a commencé à embellir le textile avec des perles chatoyantes il y a 15 ans ce qui a donné ce tissu hybride, utilisé dans sa dernière collection.

 

 

Le tissu est donc fabriqué à partir de toile cirée néerlandaise, puis teint à la main selon les techniques traditionnelles du batik africain. Cette méthode a permis à Folawiyo de créer un imprimé original difficile à reproduire, ajoutant ainsi de l’exclusivité aux tissus wax omniprésents en Afrique de l’Ouest.

 

“Nous avons fusionné ce qui nous est propre avec ce qui est familier en Occident et nous l’avons fait notre“, dit-elle.

 

Ses clients nigérians apprécient ces tissus spécialisés. “Vous ne pouvez pas dire si c’est de l’ankara, du batik ou de l’adire. Le batkara a une texture légèrement différente”, explique Folawiyo. “Nous avons aimé la finition et le poids de ce tissu”.

 

Cette hybridation a inspiré l’esthétique d’Alara, un magasin de Lagos qui présente la mode africaine contemporaine sur le marché nigérian et celui de la diaspora. Son responsable des partenariats, Arinola Fagbemi, explique que de plus en plus de gens pensent au luxe africain “en fonction de la façon dont nous vivons au jour le jour… et pas seulement pour les moments de fête”.

 

L’adire

 

L’adire est l’un des nombreux textiles nigérians le plus utilisé par les créateurs nigérians. Amaka Osakwe par exemple, créatrice du label Maki Oh, marque la plus prometteuse du Nigeria fondé en 2010, et portée par Michelle Obama et Lupita Nyong’o, est l’une de ses plus grandes adeptes.

 

Osakwe travaille constamment à l’élaboration de nouveaux motifs, ajoutant une touche de modernité à ce qu’elle décrit comme “la revitalisation de cette forme d’art négligée”.

 

 

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Photo à la Une : © Getty Images[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role=”not-logged-in”][vc_column][vc_column_text]

 

En tissant des motifs contemporains dans un tissu traditionnel d’Afrique de l’Ouest, les designers nigérians créent une nouvelle esthétique et marient à la perfection à travers leurs collections, la tradition, le luxe, et la vie de tous les jours.

 

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En tissant des motifs contemporains dans un tissu traditionnel d’Afrique de l’Ouest, les designers nigérians créent une nouvelle esthétique et marient à la perfection à travers leurs collections, la tradition, le luxe, et la vie de tous les jours.

 

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