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Mauboussin se tourne vers l’Italie pour étendre son marché européen

Mauboussin

Le joaillier Mauboussin souhaite accroître sa clientèle italienne, après s’être concentré sur le marché français pour développer son offre européenne.

 

En septembre 2020, le joaillier Mauboussin s’est installé en Italie avec pour ambition de profiter d’un marché florissant pour la fabrication des produits de luxe. L’ouverture de sept corners dans le cadre de sa nouvelle stratégie amorcée à l’automne, situés à Milan, Bologne, Bergame et Rome, ainsi que dans les grands magasins Coin et La Rinascente, renforce sa présence dans la Péninsule.

 

J’ai choisi l’Italie non pas pour courir un sprint mais une course de fond. Pour l’instant on sème, même si cela doit prendre plus de temps du fait de la situation sanitaire”, explique le PDG de la maison, Alain Némarq.

 

La maison de joaillerie Mauboussin, fondée en 1827, s’est récemment focalisée sur l’Hexagone, le marché d’où elle est originaire et qui compte pour 70% de son chiffre d’affaires. En 2014, Mauboussin quittait les Etats-Unis et la Russie, bien que la marque maintienne son site marchand dans le Grand Ours.

 

Le PDG a mis en place une stratégie ambitieuse avec l’ouverture de dizaines de boutiques dans les petites agglomérations françaises, des villes qui pour la plupart, ne font pas parties des plus prometteuses pour le secteur de la joaillerie de luxe.

 

La maison Mauboussin possède 80 magasins en France et 30 boutiques à l’international, dont la plupart se situent en Asie, principalement au pays du Soleil levant où le joaillier est implanté depuis 1999. La marque s’est également installée dans les pays du Maghreb (au Maroc et en Algérie) et prévoit désormais de s’étendre en Italie, premier pays de développement européen après la Suisse.

 

Alain Némarq, le PDG de la maison depuis 2002, est familier avec le marché italien, ayant travaillé 17 ans dans la mode, et notamment en tant que patron de l’Homme Yves-Laurent puis de l’Homme Kenzo. “L’Italie est un marché que je connais bien”, commente Alain Némarq. “Je suis convaincu que le segment, unique, adopté par Mauboussin est conforme à la société italienne, très proche de la mentalité française”.

 

Bien que les bagues de fiançailles et les alliances restent un segment prospère dans le milieu des bijoux de luxe, le joaillier français souhaite moderniser sa gamme de produits en comptant sur une féminisation de cette dernière. Mauboussin aspire à la conception de bijoux pour les femmes autonomes, désireuses de s’acheter elles-mêmes leurs pièces de joaillerie.

 

La définition joaillière que nous avons en France, correspond à un bijou minimaliste et facile à porter, que la femme achète pour elle-même comme une espèce de seconde peau”, explique Némarq. “Toutefois, cette vision de la joaillerie n’était pas la même avant les années 2000, lorsque “les bijoux étaient exclusivement offerts par des hommes, des fiancés, des maris, et présentés comme des trophées témoignant de leur richesse”.

 

Stéphanie Testa a rejoint l’aventure Mauboussin Italie en août dernier à Milan en tant que sales manager pour l’Italie, après avoir travaillé 15 ans en tant que directrice de boutiques Mauboussin en France. Selon elle, “l’histoire de Mauboussin est encore à conter aux Italiennes, mais le positionnement de luxe accessible qui ne rogne ni sur la création, ni sur le détail, les séduit déjà. On le constate notamment avec nos montres abordables, dont les cadrans sont parés d’une pluie de diamants”.

 

Sous la direction d’Alain Némarq, Mauboussin cible les grands magasins italiens car “il s’agit de lieux de passage, d’inspiration, de gourmandise”, mais il annonce déjà ne pas souhaiter s’installer dans le célèbre dogme de Montenapoleone à Milan. Ayant quitté la place Vendôme, à Paris, au profit de la rue de la Paix, le PDG déclare “les temples ne m’intéressent pas”.

 

Alors que son site de e-commerce vient de voir le jour dans une période propice à la vente en ligne, Mauboussin est fier d’annoncer le succès du rapatriement de sa production dans le Vieux-Continent, débuté en 2014. Le joaillier, qui délocalisait auparavant les trois-quarts de sa production en Chine, Inde et Thaïlande, est passé à 60% de produits fabriqués en France, 25% en Italie, et le reste en Espagne.

 

Le savoir-faire italien est intéressant car il est élégant, il nous permet de faire des objets déliés”, conclut le PDG. Alain Némarq a ainsi privilégié un atelier milanais pour la fabrication de sa pièce stand-alone “Chance of love”, imaginée à partir d’un dessin de trèfle. Une pièce phare de la maison, vendue à 150.000 exemplaires depuis sa création en 2005.

 

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Photo à la Une : © Mauboussin

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