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Grasse, capitale mondiale des parfums et royaume des plus grandes fragrances, représente une opportunité non négligeable pour les maisons de luxe, dans leur production mais aussi dans leur réputation, et cela elles l’ont bien compris. Focus sur la ville aux savoir-faire officiellement inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.
Un patrimoine permettant le statut de capitale mondiale des parfums
De par la culture exceptionnelle de ses plantes et ses ressources incroyables en terme de matières premières, Grasse est devenu au fil du temps le lieu par excellence de production de parfum.
Entre les entreprises internationales de matières premières, le centre de formation des nez, le Musée International de la Parfumerie, les usines Fragonard, Molinard et Galimard, la ville représente le berceau de la parfumerie. Son patrimoine reflète l’histoire mondiale du secteur et un savoir-faire d’exception.
Ce savoir faire est alors marié aux fleurs rares du pays de Grasse telles que la lavande, la myrte, la rose, la fleur d’oranger, le mimosa et surtout le jasmin qui confère à la ville le statut de lieu de trésor. Un mariage permettant une transformation de ces matières premières rares et très revendiquées.
Ces trésors liées aux ressources de la ville située sur la Côté d’Azur ont accaparé les plus grandes maisons de luxe. Parmi elles : Rochas, Dior, ou encore Chanel dont les parfums ont été crées la bas.
Un territoire envahit par la mondialisation de la parfumerie
Cependant, la région a souffert pendant un certain temps d’une perte de réputation et ne représentait plus qu’un lieu touristique et culturel, la présence des marques de luxe sur ce territoire étant devenu banal. Défiguré par les constructions, elle n’attirait que les professionnels de la parfumerie et des touristes fans de parfums. Sur les quelque soixante producteurs de l’époque, il n’en reste plus qu’une petite dizaine aujourd’hui. Les terrains ont peu à peu été vendus comte tenu de la pression immobilière.
L’attrait renouvelé des maisons de coutures pour Grasse lui a alors permis de redorer son blazon et de devenir une opportunité incontournable grâce à son “business florissant”.
En effet, « l’industrie du parfum à Grasse, c’est 64 entreprises pour environ 4.600 salariés et un chiffre d’affaires de 2,9 milliards d’euros », dévoile Philippe Massé, à la tête de Prodarom, le syndicat national des fabricants de produits aromatiques.
« Nous ne sommes pas dans le folklore ! Si la parfumerie s’est installée entre la mer et les Préalpes, c’est pour ce climat de moyenne altitude, ni trop chaud ni trop froid, qui rend les fleurs plus odorantes. Les anciens l’avaient bien compris ! » revendiquait François Demachy, parfumeur créateur de la maison Dior.
L’attrait des maisons de luxe pour une source de naturel unique
Les grandes maisons, adeptes de leurs traditions et de leur “storytelling”, ne pouvaient pas mieux choisir comme point stratégique de production. Mais ce qui différencie la région des autres c’est son “caractère naturel”.
« Cette ville est la capitale mondiale de l’ingrédient naturel et de sa transformation », considère Jérôme Viaud, maire de Grasse.
Quelques usines se partagent ainsi le marché du naturel, parmi elles : Mane, Robertet et LMR (Laboratoire Monique Rémy). Ces dernières sont nettement monopolisées par les marques comme Hermès, Frédéric Malle, Louis Vuitton, et Dior.
L’ingrédient phare ? La rose de mai et le jasmin. Cependant, leur faible production ne permet pas une utilisation vraiment significative dans les parfums connus mondialement. D’autant plus que leur coût est prohibitif.
Les maisons se servent alors d’avantage de cette culture et de ce savoir-faire comme “vitrine” de marque, tout en conservant des pratiques traditionnelles et une réputation de maison “ancestrale“. Les matières premières proviennent donc du monde entier et non pas uniquement de Grasse.
“Les ingrédients grassois sont 20 à 25 fois plus chers que ceux d’autres origines”, confie François Demachy. Par exemple, 1 kilo d’absolu rose centifolia coûte 12.000 euros, contre 3.000 euros pour la rose venue de Turquie.
« Grasse est le comptoir mondial des matières premières, il règne ici un esprit start-up, on expérimente. Et puis rien ne viendra remplacer une belle bergamote ou une belle rose de Grasse. C’est important de mettre de la qualité dans les flacons. Il y a deux mille lancements par an, il faut se différencier. » , énonce Jacques Cavallier maitre parfumeur de Louis Vuitton.
« Pour un de mes parfums, je voulais utiliser de la bigarade, ce qui n’avait jamais été fait. LMR a accepté d’effectuer des premiers tests pour moi et a réussi à obtenir un produit très intéressant. J’en ai commandé 5 kilos pour réaliser Cologne Bigarade des Editions de Parfums Frédéric Malle. Aujourd’hui, LMR en vend 20 tonnes par an à toute la parfumerie. » explique Jean-Claude Ellena, ancien parfumeur conseiller de la maison Hermès.
L’absolue rose de mai est également présente dans les formules de La Colle Noire, de la Collection Privée Christian Dior et de Miss Dior Absolutely Blooming.
« Même si le discours sur les molécules fait moins rêver que celui sur les champs de roses, il est important de dire que la parfumerie résulte d’une alliance du naturel et du synthétique, que les deux sont indispensables » , rappelle Mathilde Laurent, créatrice chez Cartier.
La parfumerie de luxe conquis par la région
Chanel a été la première maison à s’installer dans la région en 1987. Elle signa un partenariat exclusif avec la famille Mul pour assurer sa fourniture de jasmin de Grasse. L’exploitation de cette famille est la plus grosse productrice de plantes à parfum de la région avec 25 hectares.
Une stratégie permettant également à la marque de faire resurgir le passé. En effet, c’est en 1921 que le célèbre n°5 a vu sa formule se composer de rose de mai et de jasmin de grasse, grâce au nez Ernest Beaux.
« Au départ, ce partenariat avait été mis en place par mon père, Jacques Polge, qui tenait à préserver la culture du jasmin local, le grandiflorum, présent dans la formule d’origine du N° 5 d’Ernest Beaux. Ce dernier est beaucoup plus beau et opulent que le jasmin d’Egypte. » explique Olivier Polge.
Dior a suivi le pas en signant une série de partenariats exclusifs avec plusieurs producteurs : le Domaine de Manon et le Clos de Callian pour le jasmin, la rose et la tubéreuse, et Florapolis pour le néroli.
D’ailleurs, l’ensemble de ces petites producteurs se sont regroupés sous la bannière de l’association “Les Fleurs d’exception du Pays de Grasse” dans le but de promouvoir ce patrimoine olfactif.
Louis Vuitton a installé son atelier de création : les Fontaines parfumées dans une bastide du XVIIe siècle du centre de Grasse. Le laboratoire de création abrite François Demachy, parfumeur de Dior, et son confrère Jacques Cavallier, en charge de la création des parfums Louis Vuitton.
Lire aussi > PARFUMERIE DE LUXE : DANS L’USINE DE GAUCHY, 40 FLACONS SONT PRODUITS PAR MINUTE
Photo à la Une : © Presse[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role=”not-logged-in”][vc_column][vc_column_text]
Grasse, capitale mondiale des parfums et royaume des plus grandes fragrances, représente une opportunité non négligeable pour les maisons de luxe, dans leur production mais aussi dans leur réputation, et cela elles l’ont bien compris. Focus sur la ville aux savoir-faire officiellement inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.
Un patrimoine permettant le statut de capitale mondiale des parfums
De par la culture exceptionnelle de ses plantes et ses ressources incroyables en terme de matières premières, Grasse est devenu au fil du temps le lieu par excellence de production de parfum.
Entre les entreprises internationales de matières premières, le centre de formation des nez, le Musée International de la Parfumerie, les usines Fragonard, Molinard et Galimard, la ville représente le berceau de la parfumerie. Son patrimoine reflète l’histoire mondiale du secteur et un savoir-faire d’exception.
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Grasse, capitale mondiale des parfums et royaume des plus grandes fragrances, représente une opportunité non négligeable pour les maisons de luxe, dans leur production mais aussi dans leur réputation, et cela elles l’ont bien compris. Focus sur la ville aux savoir-faire officiellement inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.
Un patrimoine permettant le statut de capitale mondiale des parfums
De par la culture exceptionnelle de ses plantes et ses ressources incroyables en terme de matières premières, Grasse est devenu au fil du temps le lieu par excellence de production de parfum.
Entre les entreprises internationales de matières premières, le centre de formation des nez, le Musée International de la Parfumerie, les usines Fragonard, Molinard et Galimard, la ville représente le berceau de la parfumerie. Son patrimoine reflète l’histoire mondiale du secteur et un savoir-faire d’exception.
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