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Comme en grande distribution, les ventes ont baissé en parfumerie sélective. Selon NPD, le chiffre d’affaires (2,93 milliards d’euros) a reculé de 2% en 2018 alors qu’en 2017, il avait baissé de 1%. Pourtant de nombreux petits laboratoires de parfum éclosent partout en France. Décryptage d’un marché à deux vitesses.
Rappelons que le panel NPD ne prend pas en compte les marques propres et les marques exclusives de chaque enseigne. Or ces produits, qui permettent à chaque enseigne de se différencier, ont le vent en poupe.
Il est donc possible que le circuit ne soit pas autant en recul. Toutefois, le périmètre NPD donne une tendance qui est plus négative que chez nos voisins. « En Europe du Sud et en Amérique du Nord, le marché se porte plutôt bien.
“Le marché français est vraiment particulier », constate Mathilde Lion, experte beauté chez NPD. Et les gilets jaunes n’ont pas eu d’impact fort. « Les ventes ont été négatives sur toute l’année. Il n’y a pas eu de fortes chutes de ventes en décembre ni de fort report sur l’e-commerce », explique Mathilde Lion.
En parallèle, de nombreux petits laboratoires de parfum éclosent partout en France. Dans la veine du “do it yourself“, ils témoignent d’une profonde envie d’une fragrance qui se démarque.
Les parfums sur mesure, un business rentable ?
Par exemple, Victoire de Neufville glisse six cartouches dans le plateau du Scent Creator, générateur de parfums conçu par The Alchemist Atelier avec l’appui de Puig (Nina Ricci) et de BSH (Bosch, Siemens). Chacune de ces cartouches contient quelques gouttes d’un assemblage délicat : rose de Damas, santal épicé de poivre, citron relevé de thé vert…
Pour choisir les trois bases ainsi que les trois accords, le client en a d’abord humé un certain nombre et s’est inspiré de plusieurs photos pour exprimer son ressenti, car “parler d’odeurs est compliqué“, reconnaît la jeune parfumeuse de The Alchemist Atelier. Une machine pèse les essences, effectue le mélange et livre un filet de la senteur forcément unique. Et pour cause, c’est la vôtre.
Pour 129 euros, celui qui cherche l’originalité ressort de l’atelier en possession de 20 ml de son eau de parfum. Chacun des 20 ml suivants avec la même formule sera facturé 59 euros, soit un total de 3.020 euros pour un litre de parfum.
De plus, les personnes très intéressées par ce concept dépensent 600 euros pour acheter leur propre Scent Creator, fourni avec 6 fragrances qu’ils peuvent renouveler ou changer pour 18 à 24 euros l’unité. Le premier litre de parfum fait à la maison revient à environ 6.400 euros.
Le parfum personnalisé a passé le siècle dernier aux oubliettes, la maison Guerlain étant quasiment restée la seule à le proposer à quelques privilégiés. Le nec plus ultra, le véritable sur-mesure, est réservé à une élite. Il est conçu de bout en bout à votre intention par un maître parfumeur, comme Thierry Wasser chez Guerlain. Ce procédé complète la gamme de possibilités haut de gamme déjà existantes, comme les marques de niche, les éditions limitées et les collections privées. En 2005, dans l’optique de développer ce type de créations, Cartier avait embauché Mathilde Laurent, qui sera ensuite à l’origine de la fragrance “Déclaration d’un Soir“.
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© Guerlain[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]