La start-up disruptive et éco-responsable de cosmétiques a déposé son bilan fin juillet. Quatre candidats à la reprise ont manifesté leur intérêt pour reprendre cette marque à qui tout semblait sourire depuis sa fondation par un ex l’Oréal…
La Bouche Rouge vient d’être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris au cœur de l’été, le 25 juillet dernier.
Selon l’administratrice judiciaire, Sandra Beladjine (cabinet BCM), compte tenu de la situation financière “critique”, le scénario d’un plan de continuation a été écarté au profit d’un plan de cession de la marque française de maquillage fondée en 2017.
Un appel d’offre a été immédiatement lancé. Les candidats à la reprise avaient jusqu’au 30 août, pour déposer une offre préliminaire.
Trois offres et une marque d’intérêt
Trois acteurs étranger et un français, se sont manifestées via trois offres et une marque d’intérêt. Ils ont maintenant jusqu’à la fin septembre pour concrétiser et finaliser leur dossier.
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La Bouche Rouge a été victime de ses investissements au mauvais moment sur le marché chinois. “Nous avons investi notre argent dans l’ouverture d’une filiale en plein covid, ce qui a fragilisé notre entreprise” explique Nicolas Gerlier, le fondateur de l’entreprise.
La Bouche Rouge semblait pourtant cocher toutes les cases alors que la Beauté haut-de-gamme et innovante ne cesse de marquer des points sur le marché.
La start-up avait vu le jour en il y a six ans, sous l’impulsion d’un bon connaisseur du secteur. Nicolas Gerlier avait fait ses armes chez l’Oréal de 2003 à 2011, en tant que chef de produit (Lancôme, Armani) ou directeur marketing et communication de la division capillaire, avant de faire un bref passage chez Kookai (groupe Vivarte).
Démarrage sous de bons auspices
La société avait pourtant démarré sous de très bons auspices : lauréate fin 2016 du concours national Start in Cosmetic, elle avait été la première start-up Beauté à avoir intégré, la même année, la Station F, l’incubateur de jeunes pousses impulsé par Xavier Niel. Elle avait aussi obtenu le soutien Cosmet’up, de Cosmetic Valley, de la Région Centre Val de Loire de BPI et last but not least, de LVMH Research.
Son concept disruptif ? La Bouche Rouge se présente sur son site comme la “première Maison de maquillage de luxe éco-responsable et humaniste invitant à consommer autrement la beauté”.
Avec à l’origine, la volonté de “réinventer le rouge à lèvres” “comme un objet de haute maroquinerie”, “rechargeable, doté d’une texture confortable et longue durée et d’une formule clean sans microplastiques, sans produits toxiques et sans allergènes, proposés dans de précieux écrins en cuir upcyclés, entièrement rechargeables, recyclables et personnalisables”.
La Bouche rouge fait d’ailleurs appel à des artisans français pour réaliser ses étuis et flacons, conçus comme de véritables accessoires…
Gamme complète de maquillage et collection de parfums
Par la suite, la marque a aussi développé toute une série d’autres produits de maquillage naturels, à la fois bons pour la peau et la planète, bannissant la présence de microplastiques et affichant une démarche vegan. Elle décline aussi une collection d’extraits de parfums.
Parmi ses mascaras, crayons, sticks et autres poudres et blush, on peut citer son Sérum Noir, présenté comme le “premier mascara au monde présenté dans un flacon en verre fermé d’un bouchon en métal, chacun 100 % recyclable”, également “doté de la toute première brosse végétale en fibres d’huile de ricin”. Sa formulation unique étant, elle, composée à 99 % d’ingrédients naturels.
Une centaine de points de vente
Cette proposition originale et luxueuse, pourtant positionnée aux mêmes prix que les marques établies, a sû conquérir une bonne centaine de points de vente dans le monde entier, parfumeries spécialisées, grands magasins et autres concept-stores. Elle est ainsi présente aussi bien en Europe (58 points de vente dont 11 en France), 29 en Asie (Chine, Japon, Thaïlande…), au Etats-Unis (18), au Moyen-Orient (5) et même en Nouvelle Zélande, avec un magasin qui le diffuse ! Des enseignes réputées comme en France, Le Bon Marché, les Galeries Lafayette Champs Elysées ou la Samaritaine, aux Etats-Unis, Bergdorf Goodman ou Nieman Marcus, ou encore en Espagne, El Corte Inglès, l’ont ainsi intégré dans leurs espaces Beauté.
Tout semblait donc réussir à la marque, même si celle-ci ne publiait pas ses résultats sur Société.com
Jusqu’à cette brutale sortie de route. On devrait savoir début octobre si La Bouche Rouge pourra retrouver les rails du succès…
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Photo à la Une : © La Bouche Rouge