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Monogram, spécialiste de la seconde main de luxe, lève 3 millions d’euros

La fondatrice de Monogram Paris, Beverly Sonego, annonce une levée de fonds de près de 3 millions d’euros auprès de HWA Family Office, entreprise de services financiers, ainsi que de plusieurs business angels. De quoi accélérer le développement de cette plateforme de revente d’articles de luxe et mieux promouvoir l’économie circulaire.

 

Ce premier tour de table pour Monogram Paris a été réalisé auprès de HWA Family Office, propriété de William Ayache, directeur de la licorne Dental Monitoring – entreprise qui numérise l’accès aux soins dentaires – ainsi que de quatre business angels issus des univers de la tech, du luxe et du e -commerce. Dental Monitoring investit à hauteur de 2 millions d’euros tandis que le groupe de business angels apporte l’équivalent de 1 millions d’euros au total.

 

Un développement à 360°

 

Dans un communiqué, Beverly Sonego, explique que cette levée de fonds vise à accélérer « son développement, renforcer sa tech via l’intelligence artificielle, une expérience personnalisée et continuer à développer le phygital, son axe stratégique, afin de promouvoir une industrie de la mode plus durable et circulaire »

 

L’entrepreneuse relève trois axes d’accélération prioritaires pour sa plateforme de revente de produits de luxe.

 

Dans un premier temps, il s’agit de recruter une quinzaine de talents, qui viendront s’ajouter à la quarantaine de collaborateurs qui composent actuellement l’entreprise.  Cette augmentation des effectifs va de pair avec un déménagement imminent dans de nouveaux locaux situés à Levallois-Perret (Hauts de seine).

 

Un second point consiste à améliorer l’infrastructure technique. Ayant déjà procédé à la digitalisation de son modèle physique originel, l’entreprise pourra davantage se consacrer au développement de l’expérience utilisateur (UX) sur le site web ainsi que de son CRM couplé avec le lancement de nouveaux outils d’authentification. 

 

© Monogram Paris

 

Enfin, Monogram Paris souhaite s’étendre à d’autres marchés que la France, en particulier au Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et au Moyen-Orient. A cette fin, elle compte s’appuyer sur ses partenariats avec des distributeurs à la présence internationale éprouvée comme les Galeries Lafayette (pop up store au grand magasin Paris Haussmann) ou encore Value Retail (La Vallée Village).

 

Au printemps dernier, Monogram Paris a d’ailleurs ouvert des pop-up aux Etats-Unis (New York et Los Angeles).

 

Un acteur tricolore incontournable

 

Fondée en 2015 – sous le nom Byluxe – par Beverly Sonego, la plateforme Monogram s’est imposée comme le précurseur français de la seconde main de luxe. Sa stratégie repose à la fois sur un modèle circulaire éco responsable, une communauté engagée mais aussi une offre pointue, une expérience et un savoir-faire inspirés des plus grandes maisons de luxe.

 

Son changement de nom en Monogram Paris est acté en 2021, alors que la plateforme venait d’atteindre 120 000 visiteurs uniques par mois sur son site web. Sa fondatrice avait alors déclaré à l’époque, “Nouveau logo, nouveau graphisme… Plus chics, plus actuels, les codes changent. Mais l’esprit demeure, entre sélection affûtée et sens du style edgy”.

 

A cette époque là, le stock de Monogram était composé de 3 000 articles via 800 pièces déposées chaque mois, dont 30% sont des achats fermes réalisés par le site.

 

© Monogram Paris

 

Monogram Paris bénéficie aujourd’hui d’une distribution phygitale. Ainsi, outre son site e-commerce, la plateforme a ouvert en décembre 2022 son premier flagship physique.

 

Cet espace de vente de 160 m², pensé comme un concept store, s’est installé dans le  Triangle d’or parisien (Paris 16e). On y trouve une sélection de produits exclusifs, mêlant des pièces vintages rares et des IT bags issus des grandes maisons comme Chanel, Hermès et Louis Vuitton. Monogram est également présente au sein de Maison Russe, un restaurant haut de gamme du 16e arrondissement.

 

Un marché en plein boom

 

Depuis sa création, Monogram entend “rendre le marché du luxe accessible au plus grand nombre”, autrement dit exactement le credo de l’achat de produits seconde main. Un créneau sur lequel la plateforme s’est positionnée aux côtés de Vestiaire Collective ou encore de Collector Square.

 

Ce marché était estimé à 7 milliards d’euros en France en 2020, dont un milliard dans la mode. Selon une étude menée par Adot et CMI Media, l’intérêt pour ce marché est le plus vivace chez les femmes âgées entre 18 et 34 ans. D’ailleurs, selon une étude du Boston Consulting Group, 70% des acheteuses d’occasion réalisent leur premier achat luxe au travers d’un produit vintage.

 

A l’échelle internationale, Bain & Company estimait sa valeur à 28 milliards d’euros en 2020, soit une croissance quatre fois plus rapide que pour les produits neufs.

 

Et fort de considérations environnementales de plus en plus prégnantes chez les consommateurs et d’un budget contraint en raison du contexte inflationniste, il devrait atteindre 60 milliards d’euros d’ici 2025, selon une étude du Boston Consulting Group réalisée en 2020.

 

“Le potentiel est infini. La circularité des produits est devenue un enjeu central du marché de la mode et du luxe. Nous avons acquis une expertise et une connaissance approfondie de nos clients, déposants et de leurs besoins au cours des 10 dernières années qui va nous permettre d’aller plus vite et de se développer sur un double marché : toujours renforcer notre sourcing et conquérir de nouveaux marchés », explique la fondatrice de Monogram Paris, dans un communiqué.

 

 

Lire aussi > Monogram Paris drague les Etats-Unis

 

Photo à la Une : © Monogram

Victor Gosselin

Victor Gosselin is a journalist specializing in luxury, HR, tech, retail, and editorial consulting. A graduate of EIML Paris, he has been working in the luxury industry for 9 years. Fond of fashion, Asia, history, and long format, this ex-Welcome To The Jungle and Time To Disrupt likes to analyze the news from a sociological and cultural angle.

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